L’action est essentielle pour grandir… mais elle réveille aussi une multitude d’émotions parfois déroutantes. Et c’est normal : nos émotions ne sont pas là pour nous compliquer la vie, mais pour nous informer. Pourtant, beaucoup cherchent à les faire taire, à les contrôler de force, ou à les « dépasser ».

Ce serait passer à côté de leur véritable rôle.

Chaque émotion a une utilité.
Elles ne sont pas là pour te piéger ou te fragiliser : elles cherchent à te guider. Et lorsque tu apprends à les écouter plutôt qu’à les redouter, elles deviennent de véritables alliées pour évoluer sereinement.

💬 Nommer ses émotions : le premier pas vers la clarté

Identifier ce que tu ressens est une étape fondamentale. Pourquoi ? Parce qu’une émotion floue reste… envahissante. Alors qu’une émotion nommée devient déjà plus douce, plus contenue, plus compréhensible.

👉 Mettre un mot sur ce que tu ressens permet d’en diminuer l’intensité.
Des recherches psychologiques montrent même que l’étiquetage émotionnel participe à réguler l’activité de l’amygdale, la zone du cerveau liée aux réactions émotionnelles. Source

Tu peux aller plus loin en te posant deux questions simples :

• Quelle est l’émotion exacte ? (tristesse, frustration, colère, anxiété, nostalgie, déception…)
• Où est-ce que je la ressens dans mon corps ? (tension dans la gorge, cœur qui bat fort, boule au ventre…)

Cette exploration t’ancre dans ton corps et t’évite de rester coincé(e) dans le mental.
Et bonne nouvelle : des études montrent qu’identifier précisément ses émotions (aller plus loin que « je me sens mal ») réduirait aussi le risque d’épisodes dépressifs à long terme. Source

🌱 Émotions et besoins : comprendre le message caché

La Communication NonViolente (ou CNV) propose une idée bouleversante… et profondément libératrice :
Nos émotions proviennent de nos besoins, pas du comportement des autres.

• Une émotion agréable → un besoin satisfait.
• Une émotion désagréable → un besoin non nourri.

Cela ne veut PAS dire que les autres n’ont aucun rôle, mais que l’origine de l’émotion est interne, et c’est une excellente nouvelle : cela veut dire que tu peux agir dessus.

Une émotion dite « négative » n’est donc pas un problème. Elle est un message précieux :

• La colère → besoin de respect, de limites claires.
• La peur → besoin de sécurité, de soutien.
• La tristesse → besoin de réconfort, de connexion, de sens.

👉 Ce qui pose problème, ce n’est jamais l’émotion en elle-même : c’est le fait de ne pas savoir quoi en faire.

Finalement ce qui est négatif, ce n’est pas l’émotion en elle-même mais ce qui arrive ensuite lorsque nous ne savons pas l’écouter !

Lorsque tu apprends à la décoder, elle devient un signal d’orientation plutôt qu’un boulet que tu traînes.

(Et si la colère est un sujet qui te parle particulièrement, je t’invite à lire l’article : Comment gérer la colère ?)

🧘‍♀️ Pleine conscience : accueillir l’émotion sans s’y perdre

La pleine conscience consiste à être présent à ce qu’il se passe ici et maintenant, à observer ce qu’il se passe autour de nous et en nous. Accepter l’agréable comme le désagréable.

Notre interprétation de la réalité produit des pensées qui mènent généralement à des émotions.

Or la pleine conscience, et notamment sa pratique formelle de méditation, propose de travailler sur les pensées. Elle invite à ne pas se laisser guider par nos pensées, ne pas croire que « nous sommes nos pensées« . Il s’agit de les regarder passer avec détachement, comme on regarderait passer des nuages. Les nuages ne sont pas en nous, ils passent juste devant (plus ou moins loin selon si nous sommes dans un avion ou pas 😅).

Si la situation le nécessite, il est ensuite possible de réfléchir aux solutions, de manière plus sereine et lucide, grâce au détachement émotionnel de nos pensées.

La méditation peut être l’objet d’un travail de fond pour que l’acceptation, le non-jugement et la distanciation des pensées (donc émotionnelle, voir ci-dessus) deviennent une habitude. Habitude qui renforce à son tour la bonne estime de soi. Donc une plus grande sérénité face aux événements de la vie.

Lorsque de fortes émotions désagréables nous « assaillent », il est aussi possible de méditer pour en atténuer leur impact. L’objectif n’est alors pas de « résoudre les problèmes » mais de faire en sorte qu’ils ne nous « empêchent pas de vivre » en monopolisant toute notre énergie et notre attention. Pour cela la pleine conscience invite à élargir son attention afin de ne plus être focalisé(e) uniquement sur les émotions désagréables. Diminuant ainsi leur impact.

Concrètement il s’agit de ne pas « penser » son émotion (fusionner avec elle) mais de la ressentir. « Quelle(s) sensation(s) physique(s) cette émotion produit-elle dans mon corps ?« .
Puis de porter toute notre attention sur cette sensation physique. Généralement la sensation (donc l’émotion) finit par s’atténuer.
Lorsque notre attention repart vers nos pensées (qui gouvernent nos émotions) et commence à fusionner avec elles, il convient de ramener son attention sur sa respiration et ses sensations physiques. Et de continuer les allers-retours autant que possible.

Le travail sur les émotions à travers la méditation sera d’autant plus efficace qu’il aura été effectué avec assiduité hors des épisodes « critiques » (« crises » émotionnelles). En effet la pratique régulière de la méditation de pleine conscience aide à la régulation et à la stabilisation émotionnelle.

Lectures conseillées

Le livre Méditer jour après jour de Christophe André est très agréable à lire : une éloge poétique de la pleine conscience, de ses vertus et de ses bienfaits. Je trouve sa lecture apaisante. Elle invite à plus de calme et sérénité.

Des réflexions très intéressantes sur la pleine conscience, sur l’action, sur l’acceptation, sur l’ordinaire et l’important, sur le lâcher prise, sur les prisons mentales, etc…

Et la cerise sur le gâteau : le CD de méditations guidées vendu avec le livre !
Je trouve la voix de Christophe André apaisante. Elle m’aide à me poser et à me canaliser. Il n’y a plus qu’à se laisser porter….pour de belles séances de méditation. Une de ces méditations a d’ailleurs pour thème « les émotions douloureuses » 😉.

Dans son livre Le Petit livre de la méditation de pleine conscience, Elisabeth Couzon compare les émotions aux vagues de la mer, qui montent et qui descendent.

En accueillant sans jugement et avec bienveillance une émotion désagréable (l’accepter et sentir ce qu’il se passe dans notre corps) et en respirant à travers elle, nous pouvons la laisser redescendre.
Au lieu de cela, notre mental arrête souvent la vague en commentant ce qu’il se passe.

💛 Émotions et estime de soi : une relation intime

Ce que beaucoup ignorent : plus ton estime de toi est solide, plus tu gères facilement tes émotions.

Pourquoi ? Parce que l’estime de soi fonctionne comme un coussin protecteur.

• Quand tu sais que tu as de la valeur,
• quand tu te respectes,
• quand tu te sens légitime,

alors les paroles, les critiques, les maladresses des autres ne t’atteignent plus de la même façon.

👉 Tu rumines moins.
👉 Tu te sens moins honteux(se) et tu culpabilises moins
👉 Tu prends moins les choses personnellement (moins susceptible)
👉 Tu retrouves ton calme plus rapidement.

Et surtout :
tu as moins peur d’échouer.
Tu peux entendre un feedback sans t’effondrer.
Tu peux traverser une situation difficile sans perdre ton centre.

Ce qui limite fortement le stress et l’anxiété.

C’est pour cela que travailler sur ses émotions passe inévitablement par renforcer son estime personnelle.

Lire aussi : Comment se libérer du regard des autres ?

🌟 Pour aller plus loin

Si tu veux être accompagné(e), soutenu(e) et guidé(e) dans la compréhension et la gestion de tes émotions, mais aussi dans le renforcement de ton estime personnelle, tu peux découvrir le Parcours Éclosion.
C’est un espace où tu peux avancer à ton rythme, poser toutes tes questions, et être profondément soutenu(e) dans ton évolution.

🤗 Un dernier mot

Gérer ses émotions n’est pas un « talent naturel » réservé à quelques personnes zen.
C’est une compétence, qui s’apprend, qui se renforce, qui se nourrit.

Et tu peux commencer aujourd’hui, avec douceur, patience et bienveillance envers toi-même.

Parce que tes émotions ne sont pas ton ennemie.
Elles sont ce qui te rend vivant(e), vibrant(e), profondément humain(e).
Elles sont une boussole.
Une invitation.
Un chemin vers toi-même.

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