Tout réside dans la puissance du 3e accord toltèque : « ne faites pas de supposition ». C’est quoi une supposition ? C’est une hypothèse concernant les intentions de l’autre. Elle est fondée sur l’interprétation ce qu’il dit ou fait.
Par exemple si un collègue ne me dit pas bonjour, et que j’en déduis qu’il m’en veut, alors c’est une supposition. Je ne peux pas savoir rien qu’avec ce fait si il m’en veut. Je ne sais pas non plus pourquoi il m’en voudrait mais je vais chercher des raisons, imaginer du coup, parce que je n’ose pas le lui demander. Finalement je fais des suppositions parce que je n’aime pas « ne pas savoir ». Même une fausse raison vaut mieux que l’inconnu / pas de raison du tout pour mon cerveau (voir l’article n*2 sur les biais cognitifs).

On fait aussi des suppositions parce qu’on part du principe que les autres réagissent comme nous. C’est la pire des suppositions d’après les toltèques. Par exemple : si lorsque je ne parle pas, c’est généralement parce que je fais la gueule, alors je vais automatiquement me dire que si une personne ne me parle pas, c’est parce qu’elle me fait la gueule. Mais il peut y avoir d’autres raisons…..et pour les connaître le mieux reste de le lui demander !

Que se passe-t-il quand on fait des suppositions ?

Hypothèse

Comme dit plus haut, on fait une hypothèse concernant les intentions de l’autre. Le problème est qu’ensuite on part du principe que c’est vrai. Ça devient notre nouvelle réalité. Beaucoup de conflits découlent de là. Parce qu’on pense pour l’autre au lieu de lui laisser l’occasion de s’exprimer.

Exemple : Tous les jours depuis quelques semaines mon mari rentre tard du travail et ne parle pas. Je vais spontanément en déduire qu’il ne veut pas passer de temps avec moi et qu’il me fait la gueule. Peut-être même en venir à me demander s’il ne fait pas exprès de rentrer tard. Et puis vu son humeur je n’ai pas vraiment envie de le lui demander. Du coup je mets de la distance dans notre relation. Sauf que ça me tourmente. Je me sens triste, et en colère contre lui. La cause de ma colère ? J’ai besoin de reconnaissance pour ce que je fais dans la maison quand il est au travail. J’ai aussi besoin de passer du temps de qualité avec lui. Enfin j’ai besoin d’être rassurée sur le fait qu’il m’aime toujours.

Mais je ne lui exprime pas mes besoins. Je ne lui demande pas non plus quels sont les siens, ni comment il se sent ni pourquoi il rentre tard. Du coup je ne sais pas que c’est parce qu’il a beaucoup de travail depuis quelques semaines, qu’il est fatigué et stressé et qu’il ne m’en parle pas parce qu’il ne veut pas m’embêter avec ça. Ni m’inquiéter parce qu’il n’est pas impossible qu’il se fasse virer prochainement.
De son côté il veut me préserver. De mon côté, il est ingrat, peu attentionné et fuyant.

➡️ Interprétation et imagination des intentions de l’autre 😉

Distinguer l’observation des faits du jugement de ces faits (autrement dit de leur interprétation) est d’ailleurs un exercice très intéressant pratiqué en Communication NonViolente.

NB: pour plus d’info sur la gestion de la colère c’est par ici

Socle de l’hypothèse : l’interprétation selon nos propres références

Pour faire cette hypothèse on se base sur ce que l’on observe puis interprète de la réalité. Pour interpréter on fait avec ce qu’on a sous la main : à savoir notre propre monde intérieur. Notre monde intérieur est la résultante de nos expériences, croyances, blessures, opinions, connaissances mais aussi de notre sensibilité et de notre estime de nous-même. Ce monde intérieur conditionne notre filtre perceptuel de la réalité, autrement dit la façon dont nous allons interpréter la réalité et donc la vivre.

Expériences

Exemples :

  • Une personne me donne un conseil bienveillant et plein de bonnes intentions. Or cette personne a aussi tendance à ne pas être tendre dans ses propos, à être très directe et manquer de tact. Étant plutôt sensible, j’ai été souvent blessée par ses propos. Alors peut-être que je ne vais pas apprécier le conseil, pensant qu’elle me juge et ne comprend pas ma situation.

  • Je suis hypersensible. Je vois un sketch à la TV concernant l’hypersensibilité. Les animateurs rient de bon cœur aux blagues de l’intervenant qui exagère volontairement les traits des personnes hypersensibles. Or par le passé on s’est souvent moqué de certaines particularités de ma forte sensibilité. J’en ai gardé émotionnellement une marque comme mise au fer rouge. Cette marque est une blessure prête à se rouvrir à la moindre occasion. Du coup je vais détecter moquerie et dénigrement dans les rires des animateurs. Manque de respect aussi de la part de l’intervenant qui « ne comprend pas ma réalité » puisqu’il en exagère toutes les particularités. Plus la blessure est profonde et moins j’arriverai à percevoir l’humour (si bien sûr à la base j’ai de l’humour 😅).

Ainsi l’interprétation en lien avec les expériences passées est une des bases de la susceptibilité. Cette dernière étant également renforcée dans le cas où l’estime de soi est plutôt basse et peu stable. Voir l’article sur la susceptibilité pour en savoir plus.

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Croyances

Les croyances jouent également un rôle clé dans l’interprétation de la réalité. C’est valable pour les croyances vis-à-vis de soi. Voir les deux articles sur les croyances limitantes : comment mes croyances limitantes me font-elles souffrir et transformer ses croyances limitantes en croyances ressources.

Exemples :

  • j’ai la croyance que les gens riches sont malhonnête, alors je vais les fuir, et interpréter tous leurs actes et leurs paroles en ce sens. Pour venir conforter ma croyance. Aussi un peu parce que j’aime avoir raison 😅 (voir l’article n*1 sur les biais cognitifs). En tout cas si je rencontre une personne riche je vais sûrement lui prêter des intentions peu éthiques.
  • « trop bon, trop con », si j’y crois alors je vais me méfier et penser que l’autre va me faire un sale coup si je suis « trop gentille » avec lui. Je suppose cela, je me l’imagine sans en avoir de preuve.
  • « l’autre va me juger sur ce que je dis, fais, suis, pense… ». En partant de ce principe, je vais forcément avoir peur du regard des autres. Au moindre faux pas je vais être sûre qu’on me juge (entre la supposition/hypothèse et certitude, il n’y a souvent qu’un tout petit pas 😉).

Interprétation : je me crée ma réalité

L’interprétation de ce que je vis conditionne non seulement mes relations mais aussi mon bien-être. En essayant de voir les événements sous un angle positif, j’aurai plus tendance à penser que ma vie est globalement positive. C’est le principe de la psychologie positive. On a naturellement plus tendance à remarquer et retenir le négatif que le positif dans nos vies. Pourtant avec de petits efforts quotidiens on oriente peu à peu nos pensées et par suite nos émotions vers plus de positif et d’agréable. Notre vie nous paraît donc globalement plus positive et agréable, quand bien même elle reste factuellement la même. Ce qui change c’est notre interprétation de ces faits et donc notre réalité perçue / vécue.

Par exemple : plutôt que de s’agacer du retard des transports, on peut en profiter pour s’octroyer un moment pour soi (rien faire / pleine conscience / lecture / écoute musique etc….). Alors bien sûr ce n’est pas forcément facile, on n’a pas forcément la motivation ni la volonté de le faire. Surtout si on est fatigué, notamment lorsqu’on se farcit beaucoup de transport 😉.
Néanmoins qu’on soit frustré ou non relève alors de notre propre choix personnel concernant la façon dont on décide de catégoriser la réalité : malchance / fait de subir l’incompétence de certaines personnes ou opportunité. L’avantage de cette prise de responsabilité est qu’elle nous confère plus de pouvoir et de liberté sur notre vie. Notre état interne n’est plus seulement conditionné par ce qu’on « subit », il est aussi la résultante de nos propres choix.

NB: l’idée étant de viser un équilibre entre le négatif et le positif, pas d’instaurer une tyrannie du positif (pas le droit aux coups de mou et à la négativité). De toute façon ça serait utopique, il y a forcément des événements « négatifs » dans notre existence. Par contre la façon dont on les perçoit change l’intensité avec ces événements nous affectent à plus ou moins long terme.

Pour cela on peut par exemple s’appuyer sur la gratitude. Par exemple plutôt que d’en vouloir aux autres pour leurs paroles qui me déplaisent, les remercier intérieurement pour l’exercice de self-control et d’estime de soi qu’ils m’apportent. Ou encore plutôt que d’avoir l’impression de subir ses émotions désagréables, être reconnaissant que l’univers / mon corps les envoie pour nous permettre de travailler les points qui bloquent encore (croyances limitantes sur soi, blessures de rejet, d’injustice ou autre non cicatrisées, manque d’acceptation de soi….etc!).

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