Nous avons vu dans un premier article à quel point notre cerveau était biaisé quand il s’agissait d’avoir raison. Nous allons voir ici qu’il en est de même concernant le savoir. On n’aime pas ne pas savoir. C’est un fait. Du coup le cerveau trouve des subterfuges pour nous rassurer face à l’incertitude. Le cerveau n’aime pas l’inconnu parce que c’est généralement inconfortable.

Partie 2 : On n’aime pas ne pas savoir

Que fait le cerveau avec ce qu’il ne connaît pas ?

Ce qu’on ne connaît pas, on le crée….

Si les toltèques avaient un accord disant « ne faites pas de supposition« , ce n’est pas pour rien. Nous supposons en permanence. Notre soit disant perception se transforme bien souvent en imagination. Nous supposons que l’autre sait ce qu’on veut parce qu’il nous aime. Nous partons inconsciemment du principe que les autres voient le monde comme nous le voyons (même carte du monde, mêmes croyances sur la vie, même codes moraux, etc…) et nous nous attendons à ce qu’ils réagissent donc comme nous le faisons. Puis lorsque les autres ne font pas comme nous, nous les jugeons.

Ce qui provoque beaucoup d’incompréhensions et de conflits. Parce que franchement comment peut-il faire ou dire cela ??? Ou au contraire pourquoi ne fait-il pas cela ??? Ou encore le fameux C’est évident ! Sauf que l’évidence n’est clairement pas la même pour tout le monde. Puisqu’elle est conditionnée par notre filtre perceptuel de la réalité. Nous vivons tous dans des réalités parallèles en quelque sorte.

….quitte à s’éloigner du tangible.

D’ailleurs il nous arrive même d’accorder plus d’importance aux facteurs internes à la personne que nous écoutons (ses intentions, ses émotions,…) qu’à son discours ou à ses actes qui sont pourtant des faits bien plus tangibles. Après tout si elle ne les dit pas comment connaître les émotions ou intentions de cette personne ? Ce ne sont forcément que des hypothèses basées sur notre propre perception de la réalité. Elle-même basée sur nos propres croyances.

On est bien loin du tangible n’est-ce pas ? Pourtant le biais d’internalité nous encourage inconsciemment à le faire. Qui ne s’est jamais demandé quels opinions et/ou intentions se cachaient derrière les paroles de son interlocuteur ? On veut savoir à quoi il pense, à quoi il croit, quels sont ses idéaux, pourquoi il dit cela. Quelles intentions se cachent derrières ses paroles ? Et pour peu qu’on n’ait pas une bonne estime de nous-même, ces suppositions sont généralement négatives (« il pense que je suis nul, que je ne suis pas à la hauteur, que je suis trop ceci ou pas assez cela…. »). Du coup on brode autour de ses paroles. Voire on projette nos doutes, peurs et croyances chez l’autre. On suppose, on imagine, on invente. Au lieu, tout simplement, de demander.

En parlant d’éloignement aux faits

Le cerveau essaie souvent d’associer une nouvelle situation à une situation passée et d’apparence similaire. C’est le biais est appelé Illusion de savoir. Puisque la situation semble identique, nous réagissons de la même manière. Par exemple : si j’ai souvent été jugée (critiquée, moquée, rejetée, etc..) lorsque je chantais, alors il y a de fortes chances qu’à la moindre remarque (même anodine!) lorsque je chante, je le prenne mal et je me vexe.

Ce biais est en effet très présent dans le phénomène de susceptibilité (plus d’info dans l’article sur la susceptibilité). Les personnes susceptibles se sentent souvent « attaquées personnellement comme elles ont pu l’être dans une situation plus ancienne : elles voient l’autre comme le système d’origine ou un de ses représentants, un des violenteurs de l’époque. » (citation extraite du livre Hypersensibles trop sensible pour être heureux ? de Saverio Tomasella).

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Que fait le cerveau avec ce qu’il connaît ?

Ce qu’on connaît…

Le cerveau se raccroche aussi à ce qu’il connaît. Par exemple : comment expliquer les comportements de cette personne ? Si j’ai appris des notions de CNV(Communication NonViolente) il n’y a pas longtemps alors je vais expliquer son comportement grâce à la CNV. Qui est un outil qu’à l’heure actuelle je connais plutôt bien, en lequel je crois et que je trouve fantastique. Mais peut-il tout expliquer ? À défaut de connaître autre chose, je vais m’en contenter.

C’est ce qu’on appelle la loi de l’instrument. Comme disait Abraham Maslow en 1966 : « J’imagine qu’il est tentant, si le seul outil dont vous disposiez est un marteau, de tout considérer comme un clou« . D’où le nom du biais. Le marteau est ce qu’on connaît, l’outil dont nous disposons. Par exemple : une formule mathématique, un médicament, une méthode d’éducation / d’enseignement, une notion de développement personnel, etc…

N’es-tu pas aussi spontanément plus attiré par les notions que tu connais, que ce soit dans un magazine, sur les réseaux sociaux, à la TV ou à la radio, sur internet etc… ?

…est une valeur « sûre »

En tout cas il est fort probable que tu préfères aller dans la direction la plus « sûre ». C’est ce qu’on appelle l’effet d’ambiguité ou la tendance à éviter les options pour lesquelles on manque d’information. Entre une marque que tu connais et une qui a l’air bien mais pour laquelle tu n’as pas vraiment d’info, si tu es pressé et que tu ne veux pas passer 15 plombes dans le rayon en question, tu choisiras sûrement celle que tu connais. La fameuse « valeur sûre« .

Comme au resto lorsque tu veux te régaler mais que tu n’as pas encore testé toute la carte. Vers quoi te tournes-tu ? Ou encore entre une route que tu connais bien mais qui est plus longue, et un nouveau raccourci inconnu avec potentiellement des radars, que choisis-tu ? Quelque soit le domaine de la vie (notamment quand il s’agit d’investir son argent), c’est rassurant ce qu’on connaît ! Alors bien sûr ce n’est pas non plus une vérité générale. Comme tous les biais, c’est une tendance globale que nous avons souvent. Ce qui ne veut bien sûr pas dire que c’est valable pour tout le monde et tout le temps.


Quand bien même il n’y a pas forcément de solution miracle face à ces biais, le mieux reste d’en être conscient. Les garder à l’esprit permet d’être plus lucide face à notre positionnement subjectif. Comme dirait T. d’Ansembourg, savoir qu’on est pris dans un piège est la première étape pour en sortir. Ensuite il n’y a plus qu’à prendre nos tendances à contre-pied pour ne pas « trop » se laisser « manipuler » par notre propre cerveau.

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