Nous pouvons penser bien plus vite que nous ne pouvons parler. Tu as d’ailleurs peut-être déjà vécu des moments où tes pensées s’emballent alors que ton débit de parole a du mal à suivre et peut éventuellement devenir confus. Toujours est-il que ça peut, dans l’autre sens, rendre l’écoute de l’autre plus difficile. Il faut alors faire un effort pour réellement écouter et ne pas combler « l’espace vide » en pensant à ce que nous allons dire ou carrément à autre chose. Mais ce n’est pas le seul obstacle à l’écoute vraie, authentique et sincère.

Pourquoi écouter ?

Parce que :

  • ça nous permet d’apprendre (grâce aux autres) bien plus qu’en parlant, comme dirait Pythagore : “Qui parle sème ; qui écoute récolte.”
  • ça fait travailler le « self-control » en s’empêchant d’argumenter, de contrer, de dissuader ou de rejeter, autrement dit de couper la parole à l’autre ou de finir ses phrases
  • c’est bon pour (contre ?) l’ego : pendant un certain temps on ne pense pas à soi, on se décentre et on est au service de l’autre, on a réellement l’intention d’entendre et de comprendre et on laisse de côté les jugements, critiques, comparaisons, a priori (car cherche à comprendre ne veut pas dire être d’accord)
  • on montre à l’autre qu’on le respecte et qu’on s’intéresse à lui sincèrement, après tout quel plaisir d’être soi-même écouté.e avec attention !

Après tout :

Si l’homme a deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle.

Confucius

Et puis comme dirait Vizir Ptahhotep “Celui qui sait écouter deviendra celui qu’on écoute.

Voyons maintenant 4 freins à l’écoute de notre interlocuteur.

Les émotions

Pourquoi va-t-on souvent parler à un psy, un coach ou un thérapeute ? Parce que ces personnes se trouvent hors de notre cercle familial, amical ou professionnel. Pas d’histoire commune, de rancœurs enfouies, de croyances ancrées, d' »étiquette » collée, de stéréotype qui ne nous lâchent plus. En plus d’être des professionnels de l’écoute, ils le font de base avec beaucoup plus de neutralité.

À l’inverse, avec certaines personnes qu’on connaît depuis longtemps, la communication et la véritable écoute objective sont plus difficiles car l’ego se réveille trop vite et les émotions viennent s’en mêler. On réagit au quart de tour. Ce qui rend la communication encore plus difficile. Un joli cercle vicieux. L’écoute est donc rarement neutre. Heureusement dans notre famille, nos amis et nos collègues nous pouvons aussi avoir la chance de côtoyer des personnes très à l’écoute, qui ne seront pas promptes au jugement mais plutôt à essayer de nous comprendre. Des « good listenner » comme disent les anglophones.

La susceptibilité est d’ailleurs un anti-écoute plutôt redoutable. Les paroles de l’autre sont interprétées comme des couteaux qui viennent remuer la plaie de quelque chose de douloureux en nous. On ne cherche pas à comprendre l’autre et ce qu’il dit, on lui en veut pour cette attaque. L’objectif est se défendre, se justifier, expliquer, convaincre. On est centré sur soi et non sur l’autre.

Lire aussi : que faire face à la susceptibilité ?

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Couper la parole

Lorsque des mots nous brûlent la bouche parce qu’on n’est pas d’accord, carrément en colère, ou simplement inquiet, on peut être tenté de couper la parole. Notre pensée nous aveugle, accapare toute notre attention et nous ne sommes plus en mesure d’écouter l’autre. Seul notre point de vue compte et le fait qu’il soit exprimé haut et fort.

Toujours est-il que lorsqu’on coupe la parole à quelqu’un, c’est que juste avant on était en train de penser à ce qu’on allait dire, et non de l’écouter. En plus d’être malpoli, c’est totalement contre-productif : où peut mener une conversation où personne n’écoute ? Pas plus loin qu’en se parlant à soi-même.

En plus, généralement on n’aime pas se faire couper la parole. Alors la frustration qu’on ressent quand on nous le fait est à garder à l’esprit pour éviter de le faire aux autres.

Faire le silence en soi est donc essentiel pour être pleinement disponible pour l’autre.

Le manque d’attention

La fausse écoute consiste à « faire croire » que l’on écoute, sans pour autant intérioriser ce qu’on nous dit. Hocher la tête, dire « hum », oui ou c’est vrai. Parce qu’on n’y porte pas suffisamment d’attention. Les mots ne font que passer, effleurer notre conscience sans s’y arrêter. Ça arrive à tout le monde à un moment donné. On peut avoir « l’esprit ailleurs » comme on dit parce qu’on est fatigué, contrarié par autre chose, inquiet, qu’on ne fait pas assez d’effort alors qu’on pourrait, ou autre.

Les fameux « c’est comme moi quand… », « c’est pareil pour moi avec… » et autres équivalents sont également des marques de manque d’écoute. L’autre ne sert que de tremplin pour penser à soi et parler de soi. L’ego ne s’efface pas suffisamment, vient flouter les communications et priver l’autre d’une véritable écoute. Car plus ou moins inconsciemment on pense que nous-même et notre histoire sommes plus importants que l’autre et la sienne. Merci l’ego !

Comment contrer l’ego ? En développant une bonne estime de soi !

Lire aussi : qu’est-ce que l’estime de soi ?

Les interprétations hâtives et malentendus

Plus ou moins consciemment on passe beaucoup de temps à chercher le sens caché dans les propos des autres, mais aussi à analyser et interpréter leur comportement.

Parfois nous les connaissons si bien que nous pensons savoir d’avance quelle sera leur réaction « dès qu’on parle du covid, elle est sur la défensive ». On ne laisse donc pas vraiment la possibilité à l’autre de nous surprendre, puisque tout signe sera interprété dans le sens de notre croyance, histoire de confirmer qu’on avait raison.

D’autres fois nous nous imaginons des histoires et nous tirons hâtivement des conclusions sur les intentions des autres. Par exemple : « il n’a pas dit bonjour ce matin, c’est qu’il me fait la gueule ». Alors que l’autre est peut-être perdu dans ses pensées et peut-être même contrarié donc n’a pas pensé à dire bonjour.

Par la suite on sera plus attentif aux signaux qui pourraient confirmer ou infirmer cette hypothèse qu’à ce que dit réellement l’autre.
Gare aux suppositions comme les appellent les toltèques.

Lire aussi : les 4 accords toltèques

Finalement les malentendus viennent toujours d’une erreur d’interprétation, donc une incompréhension. Parce que nous interprétons avec notre propre carte du monde, nos croyances, notre vision de la vie, nos points sensibles, nos craintes, qui ne sont pas forcément ceux de notre interlocuteur et dont notre interlocuteur n’a bien sûr pas forcément conscience si nous le lui expliquons pas.

Ne pas connaître le point de vue de l’autre peut rapidement nous amener à mal interpréter son comportement et ce encore plus si ça vient toucher un point sensible chez nous. Ainsi T. d’Ansembourg parle de « mal exprimés » et « mal écoutés » pour faire référence aux malentendus, qu’on peut d’ailleurs aussi écrire « mal entendus ». Toujours se méfier du manque de clarté qui est la bête noire de toute communication.

écoute

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