Seulement 20% de la population serait hypersensible. Statistiquement, en tant qu’hypersensible, on a donc beaucoup de chance de tomber au travail sur des personnes beaucoup moins sensibles que soi. Hors du boulot aussi mais ses amis au moins on peut les choisir ^^
Ajouter cela au stress de plus en plus croissant (pour tout le monde) dans le monde du travail et l’hypersensibilité peut vraiment devenir un handicap au travail.

Déjà à cause de l’écart de sensibilité avec les collègues et/ou le patron qui qui augmente le risque que l’hypersensible se retrouve malgré lui enfermé dans le rôle de la « victime ».
Mais aussi à cause de l’hyper-sollicitation de notre mode de vie actuel (encore plus accentué dans le milieu professionnel avec les notifications sur le téléphone et l’ordinateur, les réunions, les emails et stimuli divers et variés.

La spécificité des hypersensibles

La forte intensité des ressentis émotionnels et physiques rend les hypersensibles plus perméables à tout ce qu’il se passe autour d’eux. Plus l’environnement sera bruyant, animé et stressant et plus un hypersensible aura du mal à rester concentré. Les diverses sollicitations comme les lumières, sons, odeurs, conversations tendues, ou autres sont vécues plus intensément par les hypersensibles que par la plupart des autres personnes.

photo d'un bureau moderne avec des employés occupés, symbolisant l'agitation du monde du travail.

Les hypersensibles sont ainsi très attentifs à tout ce qu’il se passe autour d’eux. Ils captent le moindre détail de leur environnement. Leur système nerveux est très réactif. En plus de la charge émotionnelle et sensorielle vient donc aussi s’ajouter une forte charge mentale. Qui participe également à la fatigue générale. La saturation arrive donc plus rapidement que chez la plupart des autres personnes.

Avantage : les hypersensibles sont souvent très méticuleux.
Inconvénient : ils peuvent avoir du mal à aller à l’essentiel tellement ils se perdent dans les détails. Parce qu’ils sont très soucieux de bien faire et que tout le monde soit content (et content d’eux !).

L’hypersensibilité va souvent de pair avec une forte empathie. L’empathie est la capacité de se mettre à la place de l’autre, de percevoir ce qu’il ressent. Le « soucis » est que l’hypersensibilité a souvent un effet « amplificateur« . On perçoit alors les émotions des autres avec tellement de force et d’intensité que ces dernières peuvent être confondues avec les nôtres. Ce qui vient encore plus augmenter l’intensité émotionnelle, embrouiller l’esprit et provoquer des réactions excessives.

De plus par forte empathie les hypersensibles ont bien souvent à coeur que « tout le monde se sente bien ». Ils mettent souvent beaucoup d’énergie à arrondir les angles pour limiter au maximum les tensions qui leur sont trop douloureuses.

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En quoi l’hypersensibilité peut-elle être problématique au travail ?

Selon le nombre de personnes (et leur type) qu’on rencontre chaque jour et l’environnement de travail, les problématiques seront légèrement différentes. Par exemple il y a une grosse différence entre travailler dans un open space et dans un bureau avec une ou deux personnes ou carrément dans un bureau seul.

Image d'un open space bruyant et bondé, symbolisant les espaces de travail difficiles pour les hypersensibles.

De même interagir avec quelques collègues ne demande pas la même énergie que côtoyer toute la journée des clients, des patients ou des élèves. Aussi les deadlines nombreuses et proches peuvent augmenter significativement le niveau de stress. De même que le caractère et la personnalité de la hiérarchie (et des collègues !).

Les problématiques liées à la mauvaise estime de soi

image d'une femme hypersensible qui doute d'elle-même

Comme l’hypersensibilité n’aide pas au développement optimal de l’estime de soi, beaucoup d’hypersensibles doutent facilement d’eux-mêmes. Et encore plus au travail puisque « la compétition » est plus rude et l’environnement souvent moins bienveillant. Ils partent donc automatiquement du principe que les autres aussi vont douter d’eux.

Par conséquent ils vont prendre plus facilement les remarques (critiques, feedback, …) comme des attaques personnelles sur leur valeur et se vexer. Ensuite l’amplification émotionnelle (directement liée à l’hypersensibilité) diminue leurs capacités à « passer à autre chose ». Puisque les événements se gravent en eux, en quelque sorte. Plus ils ont été blessés et plus ils peuvent être rancuniers. Et ressasser l’événement pendant longtemps. Cette tendance à « prendre les remarques de façon très personnelle » peut compliquer le déroulement du « travail » en lui-même.

Ce phénomène est encore plus accentué lorsque la remarque vient d’un supérieur hiérarchique. L’hypersensible peut-être encore plus sur la défensive puisque « le petit enfant en lui » se réveille et a l’impression « d’être grondé ». Le premier réflexe est alors de se défendre (pour montrer sa valeur – car il se sent en danger). Au lieu de se demander si la critique peut être utilisée pour s’améliorer.

image de collègues en réunion, symbolisant la difficulté de l'hypersensibilité au travail

Ces personnes sont souvent en train de se justifier pour protéger leur image et éviter le rejet. Parfois même avant qu’on leur fasse la moindre remarque. Parce qu’elles ont excessivement peur d’être jugées. Ou dit autrement elles ont peur d’être démasquées. Parce qu’elles ne se sentent pas forcément à la hauteur puisque, encore une fois, elles doutent déjà d’elles-mêmes.

Comme elles ne sont pas forcément capables de se l’apporter elles-mêmes, ces personnes ont également un fort besoin de reconnaissance de la part de leur entourage professionnel. Elles ont plus besoin que les autres que leur travail soit reconnu et apprécié. Ce qui est rend encore une fois très dépendant des autres.

Lire aussi : qu’est-ce que l’estime de soi ?

Quels sont les besoins spécifiques des hypersensibles ?

Pour qu’un hypersensible s’épanouisse au travail, il a besoin de se sentir aligné non seulement avec son activité (et donner un réel sens à son travail !) mais aussi la vision et les valeurs de l’entreprise. Il a besoin d’une hiérarchie juste et cohérente. Et ce d’autant plus qu’il lui est très difficile de se détacher émotionnellement dans les relations professionnelles.

Généralement soucieux du détail, l’hypersensible saura en général faire son travail consciencieusement. Attention cependant à ne pas virer au perfectionnisme. Soit parce qu’il se met lui-même trop de pression. À cause de la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être apprécié à sa juste valeur, de déplaire etc… Soit parce que la hiérarchie (et/ou le contexte professionnel) lui en demande trop et qu’il a du mal à poser ses limites.

femme hypersensible dans un métier d'aide à la personne

Très soucieux du bien être d’autrui, on les retrouve beaucoup dans des métiers d’écoute et d’aide aux autres. Ils sont souvent présent dans les domaines de l’enseignement, de la santé (physique ou mentale) et auprès des animaux. Où ils peuvent mettre à profit leur bienveillance, leur empathie et leur capacité d’écoute.

Ou encore dans des métiers « artistiques » où ils peuvent laisser libre cours à leur forte créativité. L’art, quel qu’il soit, est en effet un excellent moyen de canaliser les pensées envahissantes (souvent en effervescence) et d’évacuer les émotions intenses.

Quelles solutions pour bien vivre son hypersensibilité au travail ?

Se connaître

ll vaut mieux se définir soi-même que laisser les autres le faire à sa place ! Si tu ne sais PAS qui tu es, tu seras très vulnérable au moindre signe venant de l’extérieur :
✅ une approbation (compliment) te rassurera sur ta valeur et tes compétences professionnelles. Tu en auras absolument besoin d’ailleurs pour te sentir reconnu dans ton travail.
❌ tandis qu’une désapprobation (critique) t’ébranlera fortement. Parce qu’elle te remplira de doutes quant à ta légitimité à occuper ton poste. Et tes capacités à faire ton travail correctement.

Au contraire les critiques et reproches ont moins d’impact sur toi lorsque tu es conscient de ta valeur. Et que tu sais qui tu es et ce que tu vaux. Tu peux alors plus facilement accepter les critiques parce que tu sais qu’elles concernent uniquement :

  • une seule action de ta part à un instant T
    • attention à la généralisation ! Ce n’est pas parce que tu te trompes de temps en temps que tu es « totalement » nul. Ni que tu ne sais « jamais » rien faire. Malgré ta potentielle erreur (ou autre) tu as de très belles qualités. Et tu apportes quand même sûrement beaucoup à l’organisation (entreprise ou autre) pour laquelle tu travailles (oui tu as le droit de te tromper !!)
    • Pour cela bien sûr tu as besoin d’être au clair sur tes qualités. Et ce que tu apportes à la communauté 😉
    • si la personne qui te fait le reproche (collègue ou boss) a elle-même tendance à généraliser tu peux aussi lui demander de préciser. Par ex: tu es trop ceci ou cela -> que veux tu dire exactement par là ? as-tu des exemples ? Tu peux aussi préciser toi-même pour recadrer la conversation vers du concret et constructif.
  • le point de vue de celui ou celle qui t’en fait la remarque
    • il peut d’ailleurs avoir raison ou tort !

Aussi les compliments te font plaisir (tu sais les accueillir sans « fausse modestie » ni te sentir gêné – au contraire tu remercies) mais tu n’en as pas « besoin » car tu sais déjà ce dont tu es capable. Pas besoin qu’on te le dises. Tu sais aussi te complimenter toi-même. Tu nourris toi-même ton besoin de reconnaissance ce qui te donne beaucoup d’indépendance par rapport aux autres.

Se connaître est la première étape pour nourrir l’estime de soi, elle-même indispensable pour réussi à gérer ses émotions.

Plus et mieux tu te comprends et plus tu es en mesure d’écouter le message que ton émotion te transmet. Mieux tu comprends aussi les émotions des autres.

Ce qui te permet d’apaiser et fluidifier tes relations. Ce qui est d’ailleurs autant utile à la maison qu’au travail.

post it avec des phrases pour améliorer l'estime de soi

J’explique comment nourrir son estime de soi dans ma dernière conférence live dont tu trouveras le replay ICI.

Des outils spécifiques

Protection contre les sur-stimulations

Pour se protéger et éviter de « péter un câble » au travail à cause de son hypersensibilité, il est nécessaire d’aménager son espace de travail. Autant que possible car selon les métiers c’est plus ou moins facile bien entendu.

Cela peut passer par l’acquisition d’un casque anti-bruit ou d’une petite plante. Ou encore d’un poster / fond d’écran représentant une photo de la nature, etc….

Ou encore de chercher des zones de travail silencieuses. Sans oublier de se ressourcer pendant les pauses.

photo d'une femme hypersensible en train de méditer

Par exemple en faisant des exercices de respiration comme la cohérence cardiaque. Ou des exos de relaxation, écrire dans un petit journal de poche, méditer, écouter de la musique….

Lire aussi : la cohérence cardiaque, une arme puissante contre le stress, l’écriture thérapeutique, la méditation de pleine conscience

Communication

Communiquer c’est, entre autres, savoir dire non. Mais aussi dire ce que l’on pense et à poser ses limites. Non seulement pour se respecter et se faire respecter. Mais aussi pour faire entendre son opinion et ses idées qui peuvent aider à faire avancer les choses. Ça nécessite de savoir gérer ses émotions pour que la conversation puisse rester constructive. Par exemple en réunion. Mais pas que.

Autrement dit il est indispensable d’apprendre à s’affirmer. Ce qui n’est pas forcément facile quand on n’y est pas habitué. Et surtout quand on a une mauvaise estime de soi. Une estime de soi déficiente nous pousse en effet à craindre excessivement le jugement des autres et à se sentir rapidement « en danger » (donc sur la défensive). Ainsi les deux alternatives à l’affirmation de soi sont la fuite / l’inhibition et l’agression. Quand on manque d’estime de soi on est donc plus souvent dans ces autres alternatives. On a alors tellement peur de déplaire que soit on dit les choses de façon très maladroite ; soit on ne dit rien.

Ainsi pour pouvoir s’affirmer il est nécessaire d’avoir une bonne estime de soi. Tu trouveras les étapes pour nourrir l’estime de soi dans ma conférence « comment faire de son hypersensibilité une force ? ».

Lire aussi : la communication non violente ou CNV, le triangle de Karpman et l’affirmation de soi

Conclusion

L’hypersensibilité au travail n’a pas vocation à être un handicap. Bien au contraire ! Elle peut être un sacré atout à condition de bien se connaître pour pouvoir s’accepter mais aussi être en mesure de réguler ses émotions. Ce qui permet ensuite de communiquer de façon plus sereine et efficace. Autrement dit être dans l’affirmation plutôt que dans l’agression ou la fuite.

Aussi, meilleure est l’estime de soi et plus on arrive à accepter les critiques. Ce qui est à la fois bien plus agréable et confortable pour soi et plus constructif pour tout le monde. Quelque soit l’activité professionnelle.

Bien se connaître permet également de choisir une activité professionnelle dans laquelle on peut mettre à profit ses belles qualités humaines (créativité, bienveillance, écoute, empathie…). Sans oublier de se protéger autant que possible des sur-stimulations et de prendre le temps de se ressourcer. Histoire de protéger son système nerveux et d’aider aussi à la régulation émotionnelle.

Commente sous l’article : comment vis-tu ton hypersensibilité au travail ?

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