Qui est Karpman ?

Stephen Benj Karpman est un psychiatre américain. Il a écrit un livre « a game free life » dans lequel il parle de son triangle dramatique (aussi appelé triangle de Karpman).
Il y propose un parcours initiatique de psychologie comportementale à travers des dizaines d’exemples de triangles dramatiques stressants. Ces exemples sont issus de contextes familiers, professionnels et scolaires, de l’alcoolisme, ou encore de jeux de pouvoir dans les salles d’audience.
Pour plus d’informations je te recommande le site de l’auteur.

NB : cet article existe aussi au format audio

En quoi consiste le fameux triangle ?

Le triangle de Karpman ou triangle dramatique (car provoque fatigue et souffrances) est une sorte de jeu de rôles psychologiques entre des personnes qui ont des difficultés à s’affirmer, à être assertives. L’affirmation de soi étant permise par une bonne et stable estime de soi (lire l’article sur l’estime de soi).

NB : l’estime de soi est vraiment la BASE du développement personnel ! En lisant également l’article sur l’estime de soi tu découvriras à quel point elle impacte tous les domaines de ta vie…

Qui dit mauvaise estime de soi dit donc généralement difficulté à s’affirmer, c’est-à-dire à poser ses limites, à donner son avis, à dire ce qu’on pense, à dire non….on est bien plus facilement manipulable (proie idéale donc pour les gens manipulateurs). On peut aussi avoir cette sensation très désagréable d’être trop gentil(le).

Lire aussi : comment ne plus être « trop gentil » ?

Lorsqu’on a du mal à s’affirmer, les relations sociales peuvent également en venir à faire peur (anxiété sociale). Le manque d’affirmation de soi provoque de nombreuses conduites d’évitement qui renforcent à leur tour la mauvaise image de soi. Nous allons en détailler quelques-unes ici.

schéma du triangle dramatique de Karpman
les 3 rôles du triangle de Karpman

Les trois rôles peuvent impliquer trois personnes différentes mais ce n’est pas toujours les cas. Il peut aussi y avoir :

  • uniquement deux personnes impliquées : une d’entre elles passant alors d’un rôle à l’autre
  • plus de trois personnes impliquées : un même rôle est rempli par plusieurs d’entre elles (ex: les coalitions)

Le persécuteur

Le persécuteur est généralement une personne pétrifiée de trouille face aux relations et qui ressent le besoin de dominer et de faire souffrir.

Comme les deux autres elle a une estime de soi peu stable, qu’elle va essayer de protéger au dépend des autres. Du moins ceux qui acceptent de se laisser faire (les futures victimes).

Elle établit des règles, décide, dirige, corrige à la moindre erreur, tient des propos désobligeants, critique (de façon peu constructive), ironise, dévalorise, humilie, manipule, culpabilise.

Dans le lot il y a toutes ces personnes qui ressentent le besoin de voler la lumière des autres pour se sentir briller. Puis qui attirent l’attention à elles pour qu’on les voit bien briller (sinon ça ne sert à rien). Dans l’espoir vain que l’approbation et l’admiration de leurs spectateurs viendra combler cette grosse insécurité en elles.

Mais ne nous y trompons pas : ceux qui parlent fort, font de grands gestes et attirent l’attention à eux n’ont pas une bonne estime d’eux-mêmes, au contraire !
Parce qu’une personne sûre d’elle n’a pas ce besoin viscéral de « se montrer », de « se faire voir » ni de « montrer à quel point elle sait ou sait faire ». Elle est au contraire au clair sur sa propre valeur et n’a pas besoin du regard ou de l’approbation des autres pour se sentir exister.

Lire aussi : Triangle de Karpman : comment sortir du rôle de persécuteur ?

le rôle du persécuteur

La victime

le rôle de la victime dans le triangle de Karpman

C’est le rôle le plus fréquent. La victime pense que ce qui lui arrive n’est pas de sa faute.
Elle a le sentiment de subir des circonstances et des personnes négatives, elle se sent agressée et manipulée, victimisée, opprimée, impuissante, sans espoir, honteuse.

Ainsi la victime semble incapable de prendre des décisions, de résoudre des problèmes, de prendre plaisir à la vie ou d’obtenir des idées.

Elle se laisse alors diriger contre son gré sans rien dire ou en en parlant à un tiers pour attirer l’attention d’un sauveur potentiel.
Finalement elle cède sa part de responsabilité dans la relation, ce qui lui évite la remise en question : puisque ce n’est pas de ma faute, pourquoi devrais-je me remettre en question ?

C’est un trait caractéristique des personnes qui ont une mauvaise estime d’elles-mêmes. Introspection impossible car elles associent « reconnaître sa part de responsabilité, son erreur ou son imperfection«  à « je suis nulle / une mauvaise personne« . L’autre versant que l’on peut aussi retrouver étant la remise en question excessive : tout est de sa faute, avant même analyse de la situation la personne prend tout sur ses épaules par peur du rejet.

La victime a tendance à se dénigrer et se sous-estimer (elle s’accorde moins de valeur qu’elle n’en a). Cette tendance à la dévalorisation n’aide pas le passage à l’action; dans le domaine de l’action elle préfère d’ailleurs laisser faire son sauveur. Or qui dit pas d’action dit pas de gain d’expérience et donc pas d’augmentation de la confiance. Voire même une diminution de la confiance en soi puisque s’empêcher d’agir nuit à l’estime de soi.

Lire aussi : Triangle de Karpman : comment sortir du rôle de victime ?

Le sauveur

Le sauveur embellit son image de lui-même en aidant ceux qui paraissent « les plus faibles« . Avec altruisme et générosité, il se positionne en protecteur, conseiller, expert, justicier.

Cependant la détresse des autres provoque du mal-être chez notre sauveur et le pousse à intervenir dans la vie d’autrui. Très bien intentionné et persuadé qu’il doit aider, il vole au secours d’autrui. D’ailleurs si il n’aide pas, il culpabilise.

le rôle du sauveur dans le triangle de Karpman

Les problèmes de ce rôle « pas si idéal » ?

👎 Il s’impose puisqu’il intervient même lorsqu’on ne lui a rien demandé. Ce qui peut avoir tendance à faire fuir la victime, et donc à décevoir le sauveur puis à le frustrer voir l’énerver.
👎 En faisant « à la place » de la victime, il ne l’aide pas à devenir indépendante et à agir par elle-même (de toute façon ce n’est pas son but: il aime le fait qu’on ait besoin de lui). Donc il n’aide pas la victime à chasser ses pensées négatives, à se responsabiliser et à prendre confiance en elle.
👎 Se concentrer sur les problèmes de la victime lui évite de travailler sur les siens (or rappelons-le les personnages de ce triangle manquent tous d’estime de soi).

Lire aussi : Triangle de Karpman : comment sortir du rôle de sauveur ?

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Évolution des rôles du triangle de Karpman

La plupart des personnes ont un rôle dominant. Mais cela ne les empêche pas de passer aussi de l’un à l’autre, parfois très rapidement, au cours d’une même conversation !

évolutions au sein du triangle de karpman

Remarque : les flèches présentées ici sont des exemples, elles peuvent bien entendu être bidirectionnelles.

L’affirmation de soi pour SORTIR du triangle de Karpman

Tu peux te poser les questions suivantes:

  • as-tu tendance à jouer un (ou plusieurs) de ces rôles ?
    (nous ne pouvons sortir d’un « piège » que si nous avons conscience d’être pris dedans 😉)
  • qu’en est-il des personnes de ton entourage ?
    (prise de conscience pour éviter de rentrer dans leur « jeu »)
  • y a-t-il des situations types qui font ressortir ces rôles ?
    (pour pouvoir tirer la sonnette d’alarme !)

Enfin et surtout il faut travailler sur l’affirmation de soi (voir la dernière partie), c’est-à-dire apprendre à exprimer clairement, fermement et directement ses idées, ses ressentis, ses besoins, ses opinions et ses demandes, tout en respectant l’autre (ses idées, ses ressentis, ses besoins, ses opinions et ses demandes) pour maintenir ou améliorer la relation.

Cela nécessite de se respecter suffisamment pour se donner des droits face aux autres personnes (par exemple celui de dire non), de prendre le risque de déranger son interlocuteur et de lui déplaire et enfin d’abandonner la croyance que s’affirmer c’est agir aux dépends d’autrui.

Toutefois, si prise de conscience il y a d’être souvent un ou plusieurs élément(s) de ce triangle dramatique, attention à ne pas te flageller. Déjà parce que c’est mauvais pour l’estime de toi-même. Ensuite parce que dans une relation il y a deux personnes ! Nous pouvoir avoir tendance à l’oublier mais chacune de ces deux personnes a sa part de responsabilité et ne peut agir que sur elle-même. Ainsi nous devons en permanence veiller à prendre la responsabilité de nos émotions et sentiments (exemple de la colère) et à laisser à l’autre la responsabilité des siens (exemple de la culpabilité).

Enfin pour travailler l’affirmation de soi il est nécessaire d’avoir une bonne estime de soi. C’est la première étape indispensable !
Et pour savoir comment t’y prendre, rdv dans cet article : que faire concrètement pour améliorer durablement son estime de soi ?

Conférence en ligne : comment faire de son hypersensibilité une force ?

Livre conseillé : L’affirmation de soi, mieux gérer ses relations avec les autres

Ce livre contient théorie et pratique. Beaucoup d’exercices pratiques y sont en effet proposés pour bien comprendre les différences entre les différents comportements (inhibé, agressif, affirmé). Il m’a beaucoup aidée à changer ma vision des relations humaines. Un must-have à n’en pas douter !

Il existe aussi en livre numérique.


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