Qui ne s’est jamais retrouvé démuni face à un proche en souffrance ? On ressent sa peine mais on ne sait pas quoi faire ni dire pour l’aider. On ne veut surtout pas aggraver la situation et que la personne se sentent encore plus mal. Et pourtant….on aimerait tellement pouvoir consoler la personne. Trouver les mots justes, l’aider à apaiser son cœur meurtri.

Qu’est-ce que la consolation ?

D’après Larousse consoler c’est « Soulager quelqu’un qui a de la peine, du chagrin, l’aider dans sa douleur« . Selon Christophe André « Consoler, c’est soulager une peine quand on ne peut pas changer le réel. » On retrouve ici une notion importante de la consolation : elle intervient lorsque la recherche de solution a échoué. Elle suppose donc une certaine impuissance à changer les causes de la souffrance.

Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas du tout « agir ». Consoler une personne, c’est aider à sortir de la prostration causée par sa peine. C’est l’aider à se reconnecter à la vie, sa vie.

Et bien sûr il n’existe pas une manière « universelle » de consoler, ou de se consoler, mais de nombreuses voies possibles pour accéder au réconfort : la présence d ’un proche de confiance, le contact avec la nature, l’engagement dans une activité absorbante, la prière, etc.

Ces démarches ne suppriment pas la source de désolation : le deuil, la souffrance, l’adversité, etc…. Mais elles permettent que la source de la désolation n’occupe pas l’intégralité des pensées de la personne en difficulté. L’objectif étant d’élargir l’attention au delà de la souffrance qui se place automatiquement en position centrale des préoccupations.

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Comment consoler ?

Voici quelques outils pour ne plus se sentir démuni face à une personne en souffrance :

Demander à la personne si elle souhaite notre présence à ses côtés.
Surtout ne pas faire de supposition notamment en se disant « elle a besoin de mon aide ». Ne pas se placer plus ou moins inconsciemment en « sauveur » de la situation qui s’impose à l’autre à cause d’un besoin irrépressible d’aider. Si on est là c’est pour l’autre et non pour soi. Donc si la personne ne souhaite pas notre présence, il vaut mieux ne pas insister / forcer.

Ne pas se sentir obligé de trouver une solution.
C’est un des principes de bases de l’écoute active véhiculée par la CNV : être présent pour l’autre ne veut pas forcément dire lui chercher des solutions. Parfois les solutions viennent de l’autre, elles ont alors encore plus de force et d’impact.

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La consolation passe souvent par le détournement de l’attention. En effet l’objet de notre souffrance peut avoir tendance à accaparer toute notre attention et notre énergie. Détourner, même provisoirement, l’attention captée par la souffrance est alors un bon moyen de consoler l’autre grâce à la nature, la lecture, la musique, le ciné, la conversation, ou autre. Ce faisant on l’aide à se libérer ne serait-ce qu’un peu de l’emprise de la souffrance.

Écoute et curiosité
La curiosité désintéressée a pour but d’aider l’autre à comprendre et à clarifier ce qui lui arrive. Il s’agit d’accompagner la personne qui souffre à se comprendre. Pour cela se mettre dans une posture d’enquêteur le plus neutre et objectif possible. Ça suppose une concentration et une écoute totale des paroles de l’autre.

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Soutien et affection
Selon l’intimité avec la personne, on propose de manière plus ou moins explicite son soutien et son affection pour cette dernière. On peut aussi exprimer, mais avec beaucoup de précaution, sa confiance en la vie et en la suite.

Rappeler aussi qu’on sera toujours là pour offrir de son mieux son aide, quelle qu’elle soit.

Accorder à celui qui souffre une place centrale
Ne pas généraliser ni parler de la souffrance des autres, ou de la sienne ; mais seulement de la personne en face de soi et de la peine qu’elle a, à cet instant. Autrement dit lui accorder l’attention dont elle a besoin à ce moment là. Ne pas chercher à dédramatiser, relativiser, faire de l’humour ou autre. Accueillir avec empathie sa souffrance et sa réalité émotionnelle du moment.

Pourquoi pas également demander à celui qui souffre ce dont il a besoin. Et à défaut (si ce dernier n’est pas au clair sur ses besoins) du moins ses envies ? En tout cas c’est toujours mieux que de partir du principe qu’on « sait » ce dont l’autre a besoin et/ou envie.

Faire confiance au temps, patience !
Ne pas attendre d’obtenir un soulagement immédiat de la peine. Le temps guérit les blessures. Ou comme dirait Blaise Pascal  » Le temps guérit les douleurs parce qu’on change, on n’est plus la même personne » . En plus, la consolation présente peut avoir des effets différés dans le temps.

Ne pas se fier, donc, à cette impression de « ne servir à rien ». Souvent consoler quelqu’un c’est l’aider à planter des graines qui ne germeront et sortiront de terre que plus tard. Lorsque la personne sera prête.

Ne pas hésiter à réconforter une personne dans la souffrance, même si cela peut paraître dérisoire ou inutile. Les paroles réchauffent le coeur et les mots sont les pansements de l’âme.

C. Rambert
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Et pour se consoler ?

Avant tout accepter d’avoir besoin d’être consolé. On ne peut changer une situation avant de l’avoir acceptée. Pour plus de précision sur ce qu’est l’acceptation (et ce qu’elle n’est pas), je te renvoie dans mon article correspondant :

Lire aussi : l’acceptation de soi et du monde

Ne pas chercher forcément de solution immédiatement. Autant que possible éviter de rester seul et essayer de détourner son attention vers des activités qui font du bien : le post, la nature, l’art, la lecture, etc…. Il semblerait que les histoires aient un impact non négligeable sur la consolation des enfants comme des adultes. Que ce soit celles qu’on lit, qu’on écoute….ou qu’on se raconte !

Ça peut paraître tout bête mais être à son écoute est essentiel pour aller mieux. Et ce n’est pas forcément une habitude pour tout le monde. Quels sont mes besoins, mes envies, mes émotions, mes pensées, etc… ?

Ne pas hésiter à noter tout cela sur le papier, ce qu’on ressent, les pensées qui nous viennent, nos états d’âme. L’écriture peut avoir un réel effet thérapeutique, et ce d’autant plus si elle est pratiquée régulièrement.

Lire aussi : les bienfaits de l’écriture thérapeutique

Si nous ne pouvons bénéficier de la compagnie de quelqu’un d’autre alors l’auto-câlin et les paroles réconfortantes ne peuvent pas faire de mal. Pourquoi pas se dire à soi-même ce qu’on aimerait entendre / qui nous ferait du bien, de la bouche de quelqu’un d’autre ? En tout cas ça vaut le coup d’essayer.

Lire aussi : 3 pouvoirs du câlin

Enfin bien sûr bienveillance et confiance au temps sont aussi de mise pour se consoler. Faire preuve de tolérance et de compréhension avec soi est essentiel pour se sentir mieux. De même qu’être conscient que le temps cicatrise les blessures.

Finalement, la consolation, c’est l’introduction d’un peu de douceur et de bonheur dans un esprit submergé par le malheur. Sur le moment, le malheur ne recule pas forcément mais, peu à peu, consolations après consolations, le paysage mental s’éclaircit.

Christophe André

Idée lecture

Le livre Consolations de Christophe André. Une valeur sûre comme, pour moi, toutes les productions du même auteur.

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