Tu te sens souvent prisonnier de schémas relationnels répétitifs ? Il t’arrive de vouloir tout contrôler en te mettant dans une posture de sauveur ? Ce comportement, même inconscient, peut épuiser nos relations et nous maintenir dans des boucles émotionnelles négatives. Le triangle de Karpman est un modèle qui décrit ces trois rôles : la victime, le sauveur et le persécuteur. Chacun de ces rôles contribue à maintenir des relations déséquilibrées et non épanouissantes. Après un premier article sur le rôle de la victime (clique ici pour le lire si tu l’as manqué), nous allons approfondir le rôle du sauveur et surtout comment en sortir. Le prochain article sera consacré au rôle du persécuteur.

Le « sauveur » veut à tout prix aider les autres, souvent de manière excessive.

Il pense devoir régler les problèmes des autres et agit comme s’il détenait toutes les solutions. Et que les autres ne pouvaient s’en sortir par eux-mêmes.

image d'une femme avec une cape qui joue le rôle du sauveur

Même si cette position semble bienveillante, elle peut être étouffante pour les autres (encore plus si ils n’ont rien demandé) et épuisante pour le sauveur lui-même. Cela peut pousser le sauveur à s’oublier et à créer des relations de dépendance.

Si :
– tu te sens constamment responsable du bonheur ou des difficultés des autres : tu penses – plus ou moins consciemment – que tu ne peux aller bien que si les autres vont bien, que si l’autre a un problème alors tu DOIS l’aider à le résoudre coûte que coûte car c’est ce qui fait de toi une « bonne personne » (utile, qu’on apprécie / valide / reconnaît, ….)
– tu mets de côté tes propres besoins pour « sauver » tout le monde (par ex : tes besoins passent systématiquement après ceux des autres, et tu as du mal à prendre du temps pour toi, à t’écouter et faire ce que tu as envie de temps en temps…)
alors tu es probablement dans ce rôle.

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Plutôt que de chercher à sauver à tout prix, aide les autres à devenir autonomes. 🔥 Cela peut parfois prendre un peu plus de temps (en apparence) mais au final le changement chez les autres sera bien plus profond et durable.

Sors du rôle de sauveur en te concentrant sur tes propres besoins émotionnels, physiques et mentaux.

Prendre soin de toi et respecter tes priorités t »empêche de t’aide à moins te perdre dans les problèmes des autres.

Un bon équilibre personnel t’aidera à rester ancré et à éviter de trop te sacrifier.

image d'une femme qui prend soin d'elle

D’autant que c’est bien connu : il est plus facile d’aider les autres que soi-même. Eh oui parce qu’avec soi-même on est empêtré dans ses propres pensées et émotions qui viennent brouiller l’analyse. Plus difficile d’avoir une vision claire et objective avec une situation qui nous concerne directement (et émotionnellement). Alors qu’avec les autres on a naturellement plus de recul. C’est donc bien plus facile (et gratifiant !) d’aller aider les autres que soi-même…

Néanmoins l’aide aux autres ne doit pas être une fuite de ses propres problèmes, blessures, souffrances, mécanismes d’auto sabotages et compagnie.

Ainsi si tu te rends compte que tu essaies toujours de sauver les autres, voici quelques questions pour t’aider à prendre du recul :

  • Pourquoi ça me démange autant de lui trouver des solutions ?
  • Qu’est-ce que je cherche à éviter en me concentrant sur les problèmes des autres au lieu de me concentrer sur les miens ?
  • Qu’est-ce que l’histoire de cette personne vient toucher en moi ?

Cela te permettra de ramener l’attention sur toi et tes propres besoins. Non pour ne penser qu’à toi mais pour équilibrer l’attention que tu portes aux autres et celle que tu te portes à toi-même. 💕
Et si tu n’arrives pas seul(e) à résoudre tes difficultés émotionnelles et relationnelles alors n’hésite pas à demander de l’aide.

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D’ailleurs si tu as du mal à trouver du temps pour toi, alors cet article te donnera des pistes pour réussir enfin à prendre soin de toi comme tu le mérites :

Lire aussi : Comment réussir à prendre du temps pour soi ?

Encourage l’autonomie !

C’est une question de dosage. Aider sans porter le poids du monde sur tes épaules (ton propre monde c’est déjà bien assez 😁). Cela signifie accepter que les autres sont responsables de leur propre bien-être, tout comme toi du tien.

Apprends à soutenir les autres sans les prendre en charge (autrement dit résoudre les problèmes des autres à leur place). Encourage leur autonomie en leur posant des questions (pour les aider à réfléchir et à développer leurs propres solutions) plutôt qu’en proposant systématiquement des conseils.

image d'un oiseau qui s'envole pour illustrer le fait de laisser les autres voler de leurs propres ailes

Encourage-les à voler de leurs propres ailes !

Cela les aide à prendre leurs responsabilités (donc à gagner en autonomie). Et ça te permet de t’économiser un peu.

Tu passes ainsi du rôle de sauveur à celui de soutien bienveillant

Par exemple, tu peux remplacer :

  • « as-tu déjà essayé ça ?« , « pourquoi ne fais tu pas ça?« , « qu’est-ce qui t’empêche de faire ça ?« , « si j’étais à ta place je ferais » ou « tu devrais faire ça »
  • par « Quelles options envisages-tu pour régler cette situation ? » ou « que peux-tu faire concrètement pour contribuer à changer cette situation qui te déplait ?« .

C’est aussi plus efficace : l’autre sera encore plus motivé si l’idée vient de lui 😉

À noter que parfois être un soutien pour l’autre c’est tout simplement se contenter de l’écouter vraiment. Une oreille attentive, accueillante, non jugeante peut déjà faire beaucoup de bien (et une grande différence !).

Aussi, si tu te surprends à vouloir tout contrôler, fais un pas en arrière et demande aux autres ce dont eux ont besoin. Même si ils ont du mal à te répondre, au moins tu les entraînes à se poser cette question si importante « de quoi ai-je besoin ?« . Et c’est bien plus constructif que de systématiquement pré-supposer ce dont l’autre a besoin. Notamment car ces pré-suppositions se basent généralement sur tes propres besoins, envies, goûts, etc….plus que sur ceux de l’autre.

Souviens-toi des accords toltèques : il vaut mieux poser des questions que de faire des suppositions !

Lire aussi : les 4 accords toltèques

Si tu joues souvent le rôle de sauveur, tu as possiblement du mal à dire « non ». Or savoir dire « non » est essentiel pour éviter de se sentir responsable des problèmes des autres. Fixer des limites saines te permet ainsi de te protéger et de prendre soin de toi. Parce que si tu passes ton temps à dire oui à tout et tout le monde, alors tu risques de te perdre en cours de route. Tu t’exposes à la longue à la déception, à la frustration et au ressentiment. En plus si tu dis tout le temps oui alors les gens s’y habituent et en profitent. Ça peut devenir encore plus difficile de dire non par la suite. 🤷‍♀️

Le challenge est de parvenir à poser tes limites SANS te sentir coupable.

Pour cela il s’agit de rendre à l’autre ses responsabilités (partie précédente) mais aussi souvent de se défaire de certaines croyances comme « je ne peux me sentir bien que si les autres vont bien« , « c’est à moi de résoudre les problèmes de mon entourage en tant que conjoint, parent, ami, enfant etc… » (c’est mon rôle !), « refuser un service c’est être une mauvaise personne et prendre le risque d’être rejeté / de froisser l’autre« , etc….

image d'une femme qui pose ses limites

Exemple : Apprends à dire « non » de manière bienveillante, comme : « Je comprends que tu aies besoin d’aide, mais je ne peux pas m’en occuper cette fois-ci. Je suis sûr que tu trouveras une solution. »

Lire aussi : Comment vivre sereinement avec sa forte empathie ?

Sortir du rôle de sauveur nécessite également de lâcher les attentes irréalistes qu’on peut avoir vis-à-vis de soi-même ou des autres. Apprends à accepter que les autres ont leurs propres démons, et que ce n’est pas ta responsabilité de les sauver ou de les changer. Tu n’es pas parfait et eux non plus. Chacun a des comportements qui le servent et le desservent plus ou moins. Tu ne peux que travailler sur les tiens. Pas ceux des autres.

Par exemple les gens ont souvent besoin de faire leurs propres expériences. Même si c’est difficile pour toi de l’accepter. Notamment parce que tu es déjà passé par là et que tu aimerais leur faire gagner du temps en leur partageant ta propre expérience et tes conseils. Sauf qu’ils ne sont peut être pas prêts à écouter tes conseils.

image illustrant la notion de chemin de vie

Il est important de comprendre que tu ne peux pas résoudre tous les problèmes ni porter le bonheur des autres sur tes épaules.

Reconnaître cette réalité te permet de lâcher prise et de te libérer de la pression du sauveur.

Accepte que chaque personne a son propre chemin à suivre, avec ses défis et ses leçons à apprendre.

Exemple : Plutôt que de vouloir que tout se passe toujours parfaitement, apprends à lâcher prise et à accepter l’imperfection. Tiens, on va même aller plus loin : cherche ce qui est beau dans l’imperfection des moments que tu vis !
Cela te libérera d’une pression vaine et te permettra de vivre des relations plus équilibrées.

Sortir du rôle de sauveur (triangle de Karpman) est une démarche essentielle pour rétablir des relations saines, équilibrées et épanouissantes. Ce processus demande de la conscience, de la patience et de la bienveillance envers soi-même. En apprenant à fixer des limites claires, à encourager l’autonomie des autres et à respecter tes propres besoins, tu peux te libérer de la pression de toujours devoir « sauver » les autres.

Te concentrer sur toi, lâcher prise sur les attentes irréalistes, et accepter que chaque personne est responsable de son propre bien-être permet de te reconnecter à tes priorités. Cela te permet de soutenir les autres sans te sacrifier et d’éviter de créer des dynamiques de dépendance.

En fin de compte, sortir du rôle de sauveur, c’est apprendre à être un soutien bienveillant plutôt qu’un sauveur épuisé (voir déçu et frustré). C’est respecter ton propre équilibre tout en aidant les autres à grandir et à trouver leurs propres solutions.

Rendez-vous dans le prochain article pour explorer comment sortir du rôle de persécuteur.

Sensiblement ❤️
Lauren

Ce livre contient théorie et pratique. Beaucoup d’exercices pratiques y sont en effet proposés pour bien comprendre les différences entre les différents comportements (inhibé, agressif, affirmé). Il m’a beaucoup aidée à changer ma vision des relations humaines. Un must-have à n’en pas douter !

Il existe aussi en livre numérique.

épingle pinterest Triangle de Karpman : comment sortir du rôle de sauveur?

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