Beaucoup de personnes (ça inclut une grande partie des hypersensibles) se sentent attaquées par les remarques des autres et en viennet à se justifier. Ces personnes ont peur qu’on ne les perçoive pas à leur juste valeur. Ce qu’elles considèrent comme un forme d’injustice. Que l’image que les autres vont avoir d’elles soit erronnée. Puis qu’on les rejette parce qu’elles « ne sont pas assez bien » et qu’elles déçoivent ainsi leur entourage. Inconsciemment elles ont en fait peur qu’on s’attaque à leur valeur profonde. Ces personnes piquées au vif se justifient alors dans l’espoir de « rectifier le tir ». Malheureusement c’est rarement aussi simple.
En quoi la justification est-elle un auto-sabotage ?
Un jour (après m’être justifiée), j’ai réalisé que je le faisais beaucoup trop. Je parle donc ici en parfaite connaissance de cause 😉. À l’epoque dès que je me sentais « attaquée », c’était plus fort que moi, je m’empressais aussitôt d’expliquer fébrilement et nerveusement à l’autre les raisons de mon comportement.
Pourquoi ? J’avais trop peur qu’on puisse avoir une mauvaise image de moi. En s’imaginant que je n’étais pas dégourdie, ou pas maline, ou pas assez ceci ou cela. Bref, pas à la hauteur.
Pourquoi ? Parce que je doutais encore trop de moi. J’étais donc encore trop dépendante de l’opinion de l’autre me concernant. Je cherchais son approbation pour me conforter dans ma légitimité. Et me rassurer dans le fait que j’allais être acceptée et aimée.
Sauf qu’en me justifiant j’amenais à encore plus de remarques. J’avais la sensation de m’enliser dans des sables mouvants. J’en ressortais frustrée car mon argumentaire n’étais jamais assez pertinent à mon goût.
J’avais également la désagréable impression que de toute façon l’autre n’avait pas forcément une meilleure image de moi. Malgré tous mes efforts pour lui dire que « si ! j’avais de bonnes raisons ! » et qu’il ne me considérait pas plus « hautement ».
J’étais ainsi très frustrée de ne pas avoir sur le moment « le bon argumentaire » qui lui aurait permi de mieux de comprendre et me respecter. Donc je me repassais a posteriori le film en imaginant toutes les tournures qu’il « aurait pu prendre » et les conséquences qui en auraient découlé.
Ce jour où j’ai réalisé que je n’avais pas à me justifier tout simplement parce que je n’avais la grande majorité du temps pas de compte à rendre, j’ai posé l’intention de ne plus me justifier systématiquement. De me demander avant si cela était pertinent. Si j’avais réellement besoin de le faire.
Comment faire pour moins se justifier ?
Quand on a tendance à réagir au quart de tour, alors on admire (et on envie) souvent les personnes qui ne réagissent presque pas, voir pas du tout lorsqu’on leur fait des remarques (critiques, reproches) ou qu’on se moque d’elles. Ça ne semble pas les atteindre. Comme si la remarque leur glissait dessus sans venir les toucher au plus profond d’elles-mêmes.
Comment font-elles ?
Elles ont une bonne estime d’elle-même. C’est-à-dire qu’elles s’acceptent comme elles sont, avec leurs points forts comme leurs points faibles. Elles s’aiment ainsi comme elles sont. Elles sont donc beaucoup moins dépendantes de l’acceptation et de l’amour des autres puisqu’elles savent se l’apporter elles-mêmes.
Lire aussi : Qu’est-ce que l’estime de soi ?
De la même manière leur légitimité ne dépend pas de l’extérieur. Elles ne doutent pas constamment d’elles-mêmes car elles sont bien conscientes de leur valeur. Les paroles des autres ne sont donc pas perçues comme des menaces. Simplement comme l’avis personnel des autres. Auquel elles apportent en toute conscience plus ou moins de crédit selon la pertinence qu’elles perçoivent dans le propos.
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Que peux-tu faire de ton côté ?
Donc si tu as tendance à trop te justifier, voici par où il te faut commencer : travailler ton estime de toi-même. Parce qu’une fois que tu seras rassuré(e) sur ta valeur profonde en tant qu’individu, tu n’auras plus besoin d’aller chercher l’approbation dans les paroles des autres. Tu seras convaincu(e) que les paroles des autres ne reflètent QUE leur propre opinion. Et vision du monde basée sur leurs propres souffrances….et potentiellement carence en estime d’eux-même.
Lire aussi : Que faire concrètement pour améliorer durablement son estime de soi ?
Clique ICI pour télécharger ton test pour te situer sur l’échelle de l’hypersensibilité (gratuit)D’autant plus que parfois tu as peut-être tellement peur d’être jugé(e) (parce que tu doutes beaucoup de toi) que tu anticipes le jugement de l’autre. Tu te dis que l’autre va forcément remarquer ta faille. Elle est tellement grosse qu’on ne voit qu’elle ! Il va donc venir la pointer du doigt. Ta honte pour cette partie de toi t’amène à percevoir les paroles de l’autre comme des reproches envers ton imperfection. Comme toi tu te reproches tes imperfections et que tu les laisses remettre en question ta propre valeur, alors tu pars inconsciemment du principe que les autres aussi. Aie, ça fait mal !
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Mais je te rassure, les seules personnes qui ont réellement besoin de pointer du doigt tes imperfections et d’appuyer dessus volontairement, ce sont celles qui ont une mauvaise estime d’elles-mêmes. Elles le font pour se rassurer sur leur propre valeur dont elles ne sont finalement pas si sûres que ça. Souvent elles prétendent d’ailleurs le contraire. Pour se protéger et qu’on ne voit surtout pas à quel point elles ne sont pas sûres d’elles. Ces personnes ont besoin de pointer les failles des autres pour se sentir moins seules avec les leurs qu’elles n’assument pas. Écraser l’autre pour se sentir « supérieur ».
Sinon tous les autres seront plus sensibles à ta personnalité dans son ensemble qu’au petit détail dont tu n’es pas le/la plus fier(e). Ils pourront certes remarquer tes défauts, et peut-être même ne pas les apprécier. Mais ils ne te rejetteront pas tout entier(e) pour autant. Parce qu’ils acceptent l’imperfection, la leur comme celle des autres.
Quand à leurs remarques, une bonne estime de toi-même d’autorisera à prendre suffisamment de recul pour te demander si elles sont pertinentes / constructives ou non. Si elles le sont tu pourras les accueillir et t’en servir pour progresser. Sinon tu parviendras toi-aussi à ne pas t’en formaliser. Et quel soulagement !
Plan d’action
Alors à partir d’aujourd’hui, je t’invite à :
- prendre de plus en plus conscience que tu t’apprêtes à te justifier – au début tu t’en rendras peut-être compte a posteriori, puis avec de l’entraînement pendant que tu le fais et enfin avant de le faire comme ça tu pourras te demander :
- « est-ce que c’est pertinent pour moi de me justifier maintenant ?«
Parfois la réponse sera peut-être « oui » et parfois « non ».
Lorsque la réponse est non, ce sera peut-être parce que tu gagneras plutôt à assumer et prendre tes responsabilités. Ce qui est nettement plus facile à faire lorsqu’on accepte de ne pas être parfait. Donc qu’on accepte ses erreurs, ses manques, ses échecs etc…
Par exemple : si au boulot tu fais une erreur. Et que ton boss vient la pointer du doigt en te demandant de faire autrement la prochaine fois. Tu peux être tenté(e) de te justifier en pointant toutes les « circonstances atténuantes » qui ont joué en ta défaveur et n’on pas aidé. Autrement dit tout ce qui pourrait te dédouaner. Et « montrer » à ton boss que tu es quelqu’un de compétent et qu’il peut continuer à te faire confiance.
Mais à qui essaies-tu vraiment de « montrer » tout cela ? à ton boss ou à toi ? Et est-ce que lui ça l’intéresse vraiment le pourquoi du comment ? ou à ton avis est-ce qu’il préfère quelqu’un qui prend ses responsabilités et s’oriente plus « solution » (cherche comment améliorer sa façon de travailler et les process de l’entreprise) que « problème » (retourne toutes les circonstances du problème dans tous les sens pour savoir qui a raison et qui a tort).
Quand à la remarque qui est venue te piquer au vif, si elle te pique c’est qu’elle concerne une partie de toi qui te fait encore souffrir. Alors pour l’apaiser tu peux te dire :
« j’ai le droit d’être imparfait(e), je suis ok avec ça, ça n’enlève pas ma valeur inestimable d’être humain« .
Ce qui n’empêche pas, si tu le souhaites, de travailler à t’améliorer ne serait-ce que pour moins souffrir !
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