Se justifier à tout bout de champ… ça te parle ?
Tu sais, ce réflexe presque automatique de vouloir t’expliquer, te défendre, prouver que tu n’as pas mal agi — surtout quand tu sens qu’on te juge.
Et si, en cherchant à “rétablir la vérité”, tu te faisais plus de mal que tu ne le crois ?
Parce qu’à force de vouloir être compris des autres, tu t’éloignes peut-être de la seule approbation qui compte vraiment : la tienne. 🌿
💭 Pourquoi cherche-t-on à se justifier ?
Beaucoup de personnes — et notamment les hypersensibles — vivent les remarques des autres comme des attaques personnelles.
Un simple commentaire, une critique, parfois même une remarque bienveillante… et leur système intérieur s’embrase.
Elles ressentent un besoin presque irrépressible de se justifier, comme pour prouver qu’elles n’ont pas mal agi, qu’elles sont “à la hauteur”, qu’on ne se trompe pas sur elles.
Derrière ce réflexe se cache souvent la peur de ne pas être perçue à sa juste valeur.
La peur qu’on ait une image erronée d’elles.
Et, plus profondément encore, la peur d’être rejetée parce qu’elles ne seraient “pas assez” : pas assez compétentes, pas assez fortes, pas assez bien.
Elles vivent alors chaque malentendu comme une injustice : “Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire !”, “Mais ce n’est pas ce que je suis !”
Alors, elles s’empressent de s’expliquer pour “rectifier le tir” et tenter de restaurer une image plus juste d’elles-mêmes.

✨ Exemple concret :
Camille, hypersensible, arrive en retard à un dîner entre amis.
L’un d’eux lui lance, sur le ton de l’humour :
“Ah bah, t’es fidèle à toi-même, toujours à la bourre !”
Aussitôt, Camille se sent piquée.
Elle rougit, se sent jugée, et se justifie :
“Oui mais j’ai eu une journée horrible, il y avait des embouteillages, et puis je devais encore passer chercher le dessert…”
En réalité, elle ne cherche pas à expliquer les faits :
elle cherche à rassurer l’autre sur son image, à montrer qu’elle est quelqu’un de fiable, d’attentive, de “bien”.
Mais plus elle s’explique, plus elle se sent fragile.
Parce qu’au fond, ce n’est pas l’autre qu’elle cherche à convaincre…
c’est elle-même.
En quoi la justification est-elle un auto-sabotage ?
Un jour — après m’être encore justifiée pour la énième fois — j’ai eu un déclic.
Je venais de le faire une fois de trop. Et je m’en suis rendu compte.
Je parle donc ici en parfaite connaissance de cause 😉
À l’époque, dès que je me sentais un peu “attaquée”, c’était plus fort que moi : je me dépêchais d’expliquer (souvent fébrilement) pourquoi j’avais agi comme ça.
Comme si ma valeur dépendait de la compréhension de l’autre.
Pourquoi ?
Parce que j’avais peur. Peur qu’on pense que je n’étais pas assez :
pas assez dégourdie, pas assez maligne, pas assez… “à la hauteur”.
Et cette peur venait d’un manque de confiance en moi.
Je doutais encore trop de ma valeur.
Alors je cherchais, à travers l’approbation de l’autre, une forme de réassurance :
celle d’être acceptable. D’être aimée.

Mais le paradoxe, c’est qu’en me justifiant, je provoquais souvent l’effet inverse.
Plus je m’expliquais, non seulement plus cela amenait de remarques en face et aussi plus j’avais l’impression de m’enliser.
Je ressortais frustrée, vidée, parfois même honteuse de ne pas avoir trouvé le bon argument — celui qui aurait “enfin” permis à l’autre de mieux me comprendre.
Parce que sur le coup je me sentais bien souvent prise au dépourvu et les « bonnes idées » ne venaient pas.
Et bien sûr, après coup, je rejouais la scène dans ma tête.
Je repassais le film en boucle, imaginant toutes les versions possibles de ce que j’aurais “dû dire”.
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Jusqu’au jour où j’ai compris quelque chose de fondamental :
👉 je n’avais pas toujours à me justifier.
Parce que, dans la grande majorité des cas… je n’avais rien à prouver.
Ce jour-là, j’ai posé une intention claire :
avant d’ouvrir la bouche pour me justifier, je me demanderais d’abord :
“Est-ce vraiment nécessaire ?”
“Est-ce que je le fais pour clarifier une situation… ou pour me rassurer moi-même avant tout ?”
Petit à petit, cette prise de conscience a changé ma façon de communiquer —
et surtout, ma façon de me positionner.
Comment faire pour moins se justifier ?
Quand on a tendance à réagir au quart de tour, on regarde souvent avec une forme d’admiration (et, soyons honnêtes, un petit brin d’envie 😅) ces personnes qui, elles, ne bronchent pas.
Tu vois de qui je parle ?
Celles à qui tu pourrais lancer une remarque piquante, un reproche ou même une moquerie… et qui restent imperturbables.
Calmes. Ancrées. Presque zen. Du moins en apparence…
Comme si les mots glissaient sur elles, sans jamais atteindre ce petit endroit sensible que toi, tu sens s’enflammer à la moindre critique.
Elles semblent avoir ce super-pouvoir que tu rêves d’avoir : celui de ne pas se laisser atteindre. Mais comment font-elles ?
📖 Lire aussi : comment se détacher des critiques ?
L’estime de soi, ce bouclier contre les justifications
Ces personnes ont une bonne estime d’elles-mêmes.
Autrement dit, elles s’acceptent pleinement, avec leurs forces et leurs fragilités.
Elles ne cherchent pas à être parfaites, juste à être vraies.
Et comme elles se reconnaissent une valeur, même quand tout n’est pas “parfait”, elles ont appris à s’aimer dans leur entièreté.
Résultat ? Elles dépendent beaucoup moins du regard ou de l’amour des autres, parce qu’elles savent déjà se donner cette reconnaissance intérieure.
📖 Lire aussi : Qu’est-ce que l’estime de soi ?

Petit exemple
Imagine Claire, une femme hypersensible qui, pendant longtemps, se serait effondrée intérieurement au moindre reproche.
Ce jour-là, elle vient de présenter un projet sur lequel elle a mis tout son cœur.
À la fin, un collègue lâche :
“Franchement, tu aurais pu faire plus court.”
Avant, cette phrase aurait été comme un coup de couteau. Claire aurait senti son cœur se serrer, ses pensées s’emballer : « Mince, il trouve ça nul ? J’ai encore trop parlé… »
Elle aurait voulu s’expliquer aussitôt : « Oui mais j’ai voulu être claire, tu comprends… »
Mais cette fois, non.
Elle respire.
Elle sent la remarque, mais elle ne la laisse pas s’infiltrer.
Parce qu’aujourd’hui, Claire se connaît mieux.
Elle sait qu’elle a tendance à être détaillée, et que c’est aussi ce qui fait la richesse de son travail que par ailleurs certaines personnes apprécient.
Elle se dit intérieurement :
“C’est vrai, je donne beaucoup de contexte, c’est ma façon d’être claire et précise.”
“Ce n’est pas grave s’il ne comprend pas ma manière de faire, ça ne veut pas dire que j’ai mal fait.”
“Je n’ai rien à lui prouver. Ce que j’ai fait a de la valeur.”
Alors elle sourit, répond simplement :
“Effectivement, souvent j’aime bien aller dans les détails. Y a-t-il certains détails qui te semblent moins utiles ici ?”
Et elle passe à autre chose.
Parce qu’elle sait que cette remarque ne remet pas en question sa valeur.
Elle a appris à se valider elle-même — à reconnaître qu’elle peut être à la fois compétente et parfois un peu longue, talentueuse et encore en apprentissage.
Et c’est précisément ça, s’aimer dans son entièreté.
Pour une personne qui a plutôt une bonne estime de soi, les paroles des autres ne sont plus vécues comme des attaques, mais simplement comme ce qu’elles sont : un point de vue parmi d’autres.
Ces personnes savent prendre du recul. Elles écoutent, observent, puis choisissent en conscience le poids qu’elles donnent à ce qui leur est dit.
Si la remarque leur semble juste, elles en tirent quelque chose. Ou questionnent pour pouvoir en tirer quelque chose.
Sinon, elles la laissent passer — sans se sentir diminuées ni remises en question.
📖 Lire aussi : Comment se libérer du regard des autres ?
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Tu l’auras compris : si tu te surprends souvent à te justifier, la première étape n’est pas de “mieux répondre”, mais de travailler ton estime de toi-même.
Parce qu’une fois que tu seras rassuré(e) sur ta valeur profonde, tu n’auras plus besoin d’aller chercher dans les paroles des autres la validation que tu ne t’accordes pas encore.
Tu sauras, même en situation, que ce que les autres disent parle avant tout d’eux — de leur perception, de leur histoire, de leurs blessures, parfois même de leur propre manque d’estime.
👉 Leur avis cessera d’être une vérité absolue, pour redevenir ce qu’il est : une opinion, colorée par leur propre vision du monde.
📖 Lire aussi : Que faire concrètement pour améliorer durablement son estime de soi
Parfois, tu anticipes tellement le jugement de l’autre que tu t’auto-condamnes avant même qu’il n’ait ouvert la bouche.
Tu te dis : “Il va le voir, c’est évident ! Ma faille est tellement visible…”
Et parce que tu ressens de la honte pour cette partie de toi que tu n’aimes pas, le moindre regard ou la moindre remarque te semble un reproche.
En réalité, c’est ton propre regard sur toi qui fait mal — pas forcément celui des autres.
Tu te reproches tes imperfections, alors tu pars du principe que les autres feront pareil.
Et là… aïe 😣. C’est la double peine.
📖 Lire aussi : Que faire face à la honte ?

Mais rassure-toi : les seules personnes qui ressentent le besoin de pointer tes “failles” sont souvent celles qui ont du mal à s’aimer elles-mêmes.
Elles critiquent pour se rassurer, pour masquer leur propre insécurité.
Elles veulent inconsciemment reprendre un peu de pouvoir là où elles se sentent impuissantes.
Les autres — ceux qui ont une estime d’eux plutôt stable — ne cherchent pas à t’écraser.
Ils voient l’ensemble de ta personne : tes qualités, ton énergie, ta sincérité, ton humanité.
Ils peuvent remarquer un défaut sans que cela n’efface tout le reste.
Parce qu’ils savent que l’imperfection fait partie de la beauté du vivant — de la tienne comme de la leur.
Et plus ton estime grandira, plus tu apprendras à accueillir les remarques sans te sentir jugé(e).
Tu pourras te demander sereinement :
“Est-ce que cette remarque est pertinente pour moi ?”
“Est-ce qu’elle peut m’aider à progresser ?”
Si la réponse est oui, tu sauras l’entendre avec ouverture.
Sinon, tu laisseras simplement couler — sans t’en formaliser, sans t’épuiser à te défendre.
Et quel soulagement de découvrir qu’on peut rester soi, imparfait(e) mais solide, même quand les autres parlent…
📖 Lire aussi : Comment cesser de tout prendre au premier degré et apprendre à relativiser ?
🌿 De la justification à la sérénité : ton plan d’action
À partir d’aujourd’hui, je t’invite à observer tes moments de justification.
Au début, tu t’en rendras peut-être compte après coup — une fois la conversation terminée.
Puis, avec un peu d’entraînement, tu t’en rendras compte pendant que tu te justifies.
Et un jour, tu t’en apercevras avant même de le faire.
Et là, tu pourras te poser une simple question :
“Est-ce que c’est vraiment pertinent pour moi de me justifier maintenant ?”
Parfois, la réponse sera oui, et ce sera juste.
Mais souvent, ce sera non.
Et ce “non” viendra non pas d’un rejet, mais d’un choix conscient : celui d’assumer (et lâcher prise sur ce qu’on pourrait penser de toi) plutôt que de te défendre.
Parce qu’assumer, c’est différent : ça part de la paix intérieure, pas de la peur.
Et c’est beaucoup plus facile à faire quand tu as accepté de ne pas être parfait(e).
✨ Exemple concret :

Tu fais une erreur au travail.
Ton responsable la remarque et te dit :
“Il faudra penser à faire autrement la prochaine fois.”
Ton premier réflexe ?
Te justifier. Expliquer les circonstances, les imprévus, les contraintes.
Autrement dit, te protéger.
Pour lui prouver que tu es compétent(e).
Mais en réalité, à qui cherches-tu vraiment à le prouver ?
À lui… ou à toi ?
Et si, au lieu de te justifier, tu te contentais de reconnaître calmement :
“Tu as raison, je n’avais pas vu les choses sous cet angle. Je vais réfléchir à une meilleure manière de faire.”
Cette réaction, ça change tout.
Non seulement l’échange devient plus fluide, mais tu ressors grandi(e), plus aligné(e) et apaisé(e).
Parce que tu n’as pas eu besoin de défendre ta valeur : tu savais qu’elle n’était pas en jeu.
Et si la remarque t’a piqué(e) au vif, rappelle-toi :
“Si ça me touche, c’est que ça vient réveiller une partie de moi qui souffre encore.”
Alors au lieu de te juger, accueille-toi.
Tu peux te dire :
“J’ai le droit d’être imparfait(e). Je suis en apprentissage, comme tout le monde. Et ça n’enlève rien à ma valeur inestimable d’être humain.”
Et si tu choisis de t’améliorer, fais-le par amour pour toi, pas par peur de décevoir.
Parce qu’à partir du moment où tu t’aimes assez pour ne plus avoir à te défendre,
tu deviens libre. 🌿
👉 Et toi, dis-moi en commentaire :
As-tu tendance à te justifier systématiquement ?
Et qu’est-ce que tu ressens, juste après l’avoir fait ?
Conclusion
Apprendre à ne plus se justifier à tout va, ce n’est pas devenir indifférent(e) ou froid(e).
C’est au contraire apprendre à t’aimer assez pour ne plus ressentir le besoin de te défendre à chaque remarque.
Quand tu renforces ton estime de toi, que tu acceptes tes imperfections,
et que tu reconnais ta valeur même quand tout n’est pas “parfait”,
tu n’as plus besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit.
Tu choisis d’assumer, plutôt que de te justifier.
De te comprendre, plutôt que de te juger.
Et de t’apaiser, plutôt que de te débattre.
Chaque fois que tu ressens ce petit élan de justification, vois-le comme une invitation à revenir vers toi :
à respirer, à te rappeler que tu es déjà légitime, déjà digne d’amour, déjà assez.
Petit à petit, tu découvriras une nouvelle forme de liberté : celle d’être toi, pleinement, sans te défendre.
💬 Et toi, dis-moi en commentaire : dans quelles situations ressens-tu le plus souvent le besoin de te justifier ?
Sensiblement 🧡
Lauren

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