La colère peut s’avérer bénéfique à condition de savoir la gérer correctement. Cet article vise à en expliquer le fonctionnement pour mieux l’apprivoiser
J’espère que cet article t’éclairera et que ses notions te seront aussi utiles qu’elles l’ont été pour moi 😊.
D’où vient la colère ?
La première chose à savoir est que nous provoquons nous-même notre colère : ce n’est pas l’autre qui nous met en colère, ce sont nos besoins et pensées qui nous mettent en colère. L’autre n’est que le « stimulus déclencheur ». En gros l’autre enclenche notre machine interne à générer de la colère (voir schéma ci-dessous).
Dans le schéma ci-dessus, le stimulus déclencheur va être le comportement de l’autre (paroles et/ou actes). Ce comportement vient réveiller en nous des besoins insatisfaits qui vont provoquer des pensées, généralement sous forme de jugement moral : l’autre a tort de se comporter comme il l’a fait ☝️!
Notre mental se focalise sur ce qui ne va pas chez les autres et interprète leur comportement, au lieu de regarder ce qu’il se passe à l’intérieur = quels sont nos besoins responsables des émotions. Ce sont ces pensées qui provoquent la colère !
Le problème de la colère (telle qu’elle est gérée habituellement) est qu’en plus d’être contre-productive (les critiques mettent plutôt l’autre sur la défensive et sont donc peu propices à la coopération), elle nous coupe de nos besoins. Alors qu’au contraire, un peu comme un voyant sur le tableau de bord de la voiture, la colère est un indicateur de nos besoins insatisfaits.
Clique ICI pour télécharger ton test pour te situer sur l’échelle de l’hypersensibilité (gratuit)Comment l’apaiser ?
- 📌 Définir objectivement le stimulus déclencheur (autrement dit le trouver !) et bien le distinguer des pensées évaluatives et jugeantes
- 📌 Prendre conscience que l’autre n’est pas responsable de ce que nous ressentons, nous en sommes les seuls responsables (la responsabilité des émotions et sentiments est une notion clé de la CNV que je trouve vraiment importante !)
- 📌 Rechercher notre besoin qui se cache derrière le jugement que nous emettons envers l’autre.
- 📌 Engager le dialogue avec l’autre. Pour cela il est conseillé de transformer ses pensées en langage qui relie à l’autre, autrement dit en langage qui favorise une relation pacifique avec l’autre (pas la partie la plus simple quand nous sommes vraiment en rogne 😅).
Parler de ses besoins (là on est en plein dans la CNV! 😜) au lieu de mitrailler l’autre avec des « tu assasins » (tu as fait ceci, tu es responsable de cela etc….)!
Puis faire une demande assertive à l’autre si son comportement nous a déplu.
Finalement il est fortement conseillé d’accepter de ressentir pleinement la colère pour entendre son vrai message : celui des besoins qui en sont la réelle cause.
D’ailleurs nous sommes souvent naturellement aussi en colère contre nous-même : « j’aurais du dire ou faire cela dans telle situation que je trouve injuste, inadmissible, etc.… »….peut-être une piste à suivre pour remonter au besoin caché derrière ?
Ensuite, la communication pacifique à l’autre, des limites que nous avons besoin de poser à ce moment-là, rend notre colère « utile ». Il peut également parfois être bénéfique de savoir dire « non« .
À garder aussi à l’esprit : les réactions à chaud sont souvent contre-productives 😉.
Les émotions masquées derrière la colère : peur et tristesse
Entremêlées (et souvent camouflées) derrière les pensées de la machine génératrice de colère, se trouvent aussi bien souvent les mêmes émotions : tristesse ou peur.
Malheureusement considérées comme des faiblesses dans notre société, elle ne sont donc pas faciles à exprimer. Comme toute émotion, elles sont liées à des besoins (toujours les mêmes, ceux de la partie précédente qui restent insatisfaits jusqu’à ce que nous arrivions à les communiquer à l’autre 😜).
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Quelques exemples de situations « colère »
Retard des transports
Nous sommes en colère contre des transports en commun qui sont en retard.
Nous avons peur d’être en retard. Peut-être parce que nous avons un besoin excessif de tout contrôler et une incapacité à lâcher prise sur ce sur quoi nous n’avons pas prise ?
Penser alors à la citation de Marc Aurèle !
Et pourquoi ne pas profiter de ce temps supplémentaire accordé par les circonstances pour respirer, observer et écouter en pleine conscience ?
Au boulot
Nous sommes en colère contre un collègue qui ne nous a pas rendu un travail en temps voulu.
Nous avons peur de ne pas finir nous même en temps et en heure à cause de ce retard. Par conséquent nous avons peur de nous faire sermonner par nos supérieurs donc nous le faisons avant sur notre collègue.
Cette peur peut traduire un besoin de reconnaissance de la part de nos supérieurs et un besoin de contrôle et de compétence de notre part.
Nous sommes en colère contre un autre collègue (décidément ils sont vilains ces collègues 😂) concernant la façon dont il nous a parlé en réunion.
En réalité nous sommes tristes de la façon dont il nous a parlé. Nous ne voulons pas montrer notre peine par crainte de paraître fragile, donc nous nous indignons. Notre besoin de respect et de reconnaissance de notre valeur ne doit pas être comblé à ce moment là.
Il est alors très important d’en parler avec le collègue en question, notamment pour éviter de faire des suppositions concernant les intentions derrière ses paroles.
Quand on est prof….
Lorsque j’enseignais les math au collège en REP, il m’arrivait souvent de me mettre en colère contre les élèves (pas contre mes collègues, ils étaient gentils 😂).
En prenant conscience de ces aspects de la colère, je me suis alors questionnée.
Souvent j’avais peur que, à cause de leur comportement, nous ne puissions pas avancer suffisamment dans le programme et ainsi combler mon besoin de compétence, d’efficacité et donc de contrôle.
Il m’arrivait aussi régulièrement d’être peinée par le manque de respect voire l’insolence que certains me témoignaient, heurtant ainsi mon besoin de respect et de reconnaissance.
Pour finir n’oublions pas que quand nous sommes en colère, c’est avant tout à nous-même que nous nous faisons du mal 😉. Bon ok un peu aux autres aussi parfois…. 😅.
Pour aller plus loin
N’hésite pas à lire l’article Comment gérer ses émotions. Il traite les émotions de façon plus générale mais tu y trouveras d’autres pistes non évoquées ici (telles que la méditation de pleine conscience). En tout cas j’espère que cet article aura pu t’aider ! Quelque soit la réponse n’hésite pas à m’en faire part en commentaire !
J’accompagne également des personnes très sensibles à gérer leurs émotions très intenses (et envahissantes !). Si l’idée te plaît n’hésite pas à aller faire un tour sur le descriptif de mon programme d’accompagnement.
Lecture conseillée
La Communication NonViolente et notamment le livre de Rosenberg, Les ressources insoupçonnées de la colère, ont complètement révolutionné ma compréhension de ce que je pensais n’être jusque là qu’une émotion comme les autres: la colère.
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Un grand merci pour ces belles pépites…
Celle colère étant fortement présente, enfin, grâce à vous, je trouve des mots qui font tant de bien, il y a tout un chemin à parcourir et quel beau début vers cette quête de liberté et de sens, infiniment, merci
Avec grand plaisir Delphine, heureuse de pouvoir t’aider 🥰 et merci à toi pour ces retours 🙏