Cet article fait suite à celui-ci. Il contient en effet les parties 3 et 4 de la conférence « Être libre, le grand chantier de l’existence » de M. Ricard, C. André et A. Jollien.
Les efforts vers la libération
Neuroplasticité
M. Ricard nous enseigne que nous pouvons entraîner notre l’esprit grâce à la plasticité cérébrale. De plus même si nous n’entraînons pas volontairement notre esprit, lui-même se muscle et se modèle selon les expériences que nous vivons.
Toutes les capacités que nous avons ont été apprises. À mesure qu’on apprend « quoi que ce soit », notre cerveau va changer.
Il n’y a donc aucune raison que des qualités humaines fondamentales comme la présence humaine attentive, la bienveillance, l’équilibre émotionnel, la liberté et la paix intérieure, la résilience ou la force d’âme soient à leur point optimal dès le départ.
Pourquoi échapperaient-elles à la règle ?
Le études montrent des signatures particulières dans le cerveau pour chaque type de méditation (il existe une infinité de méditations !). Par exemple la pleine conscience va changer l’attention mais pas le comportement pro-social ou la prise de perspective. Les aires du cerveau qui vont changer structurellement et fonctionnellement ne sont donc pas les mêmes. Finalement le Bouddhisme rejoint les neurosciences !
C. André rajoute d’ailleurs que la neuroplasticité est aussi intéressante en psychiatrie. En effet on a pu montrer que le cerveau des personnes atteintes de TOC, avant et après thérapie, fonctionnait différemment.
Les lois de l’esprit sont proches de celles de notre corps en matière de progrès. La simple volonté ne suffit pas, il faut effectuer une série d’exercices qui vont conduire à l’atteinte de ces objectifs 🎯.
En effet « si je veux développer de nouvelles compétences / qualités humaines, je ne peux pas juste le décider, je vais aussi devoir m’entraîner« .
Les méditations sont d’ailleurs d’excellents exercices.
Méditation et gestion des émotions
La méditation (en général):
- permet de comprendre comment fonctionne notre cerveau et notre corps, comment ils réagissent face aux stimuli extérieurs
- nous permet ensuite de réorienter notre façon de vivre.
Il est important d’accepter nos émotions car elles peuvent nous éclairer.
Par exemple la colère peut nous éclairer sur une injustice, la peur sur un danger extérieur ou une vulnérabilité pas assez travaillée.
Mais pour cela il faut prendre le temps de les écouter et prendre conscience de l’emprise qu’elles ont sur nous. Sinon elles vont nous aveugler, nous précipiter dans les mêmes attitudes, les mêmes vieux comportements.
L’entraînement de l’esprit est aussi une leçon d’humilité qui s’illustre très bien avec la métaphore suivante.
Je conduis un voilier et non un bateau à moteur, donc je ne peux pas aller où je veux comme je le pourrais avec un petit moteur, je dois tenir compte des vents, de la fragilité de mon navire, je dois accumuler de l’expérience. Enfin là je pourrai naviguer au mieux.
Dans cet effort, A. Jollien dit d’ailleurs que son carburant est la joie. Par ailleurs l’entraînement de l’esprit nécessite de s’y mettre à fond et non à doses homéopathiques. Il ne faut pas être avide de progrès et se souvenir que ces derniers viennent petit à petit.
3ème méditation
Cette 3e et dernière méditation est guidée par M. Ricard. Selon lui nous avons tous en nous, au plus profond de nous-mêmes,un espace de tendresse et de bonté, un sentiment d’appartenir à la grande famille humaine, la grande famille des être animés.
Sachant cela, nous nous sentons alors concernés par le sort des autres. Nous accordons de la valeur au sort de l’autre.
L’objectif de cette méditation est d’essayer de nourrir cette expérience, de la laisser emplir notre paysage mental.
Pour cela nous allons commencer par reconnaître cet espace de bonté et de tendresse que nous avons en nous, puis relier cette tendresse innée à quelqu’un qui nous est cher.
« Essayons de ressentir la bienveillance inconditionnelle qu’on peut éprouver pour un être cher. Puissent les souffrances lui être épargnées, puisse cette personne s’épanouir dans l’existence, toutes ses aspirations les plus chères accomplies. »
Ensuite essayer d’étendre cette bienveillance inconditionnelle à d’autres êtres. L’idée est de commencer par ce qui est le plus facile. Puis d’augmenter le niveau petit à petit.
Enfin la répétition régulière de cet exercice va induire un changement vers une nouvelle manière d’être.
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Cette partie traîte de tout ce que ces efforts, ce travail, cette écologie pour devenir libre peut concrètement nous apporter.
Rapport apaisé à la mort
M. Ricard se souvient d’une citation entendue un jour : « Les grands parents meurent, les parents meurent, les enfants meurent ». Si tout se déroule dans cet ordre, il n’y aura pas de tragédie dans la famille
Savoir très tôt que nous allons mourir provoque une onde de choc dans le fonctionnement de notre esprit. Très souvent nous préférons penser à autre chose. Il y a une façon de penser à la mort qui peut nous aider à mieux vivre :
en pensant à la chance que nous avons pour l’instant d’être encore vivants malgré les difficultés et souffrances.
Il y a un équilibre à trouver entre être conscient de la mort (ne pas fuir cette pensée) sans toutefois ne penser « qu’à ça », en faire une obsession.
Cet équilibre ressemble au travail que doit faire un équilibriste lorsqu’il est sur un fil : il doit toujours être attentif au fait qu’il y a le vide en dessous de lui et que tout peut s’arrêter pour lui très très rapidement, mais il ne doit pas non plus focaliser son attention sur le vide, plutôt sur son avancée progressive sur ce fil.
D’autant plus que nous avons un double intérêt à ne pas oublier la mort :
- elle nous rappelle que le fait d’être en vie est infiniment précieux
- si nous « esquivons » alors le jour où on nous en parle c’est très néfaste et douloureux.
Face à cette ultime issue, nous sommes obligés d’être solidaires !
Bienveillance inconditionnelle
Les trois auteurs n’ont pas eu le temps d’aborder cette partie (bien que précédemment évoquée dans la méditation de M. Ricard) parce qu’ils manquaient de temps.
Par contre tu peux retrouver cette partie (en plus de tout le reste et en plus détaillé 😅) dans le nouveau livre de M. Ricard, C. André et A. Jollien : « À nous la liberté ! » ou comment s’y prendre pour devenir libre…
Si tu souhaites visionner l’intégralité de la conférence, voici la vidéo :
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