Face à une personne agressive, il peut être difficile de garder son calme et de réagir de manière « appropriée ». Par appropriée j’entends qui fait avancer la situation (au lieu de l’envenimer). L’agressivité est souvent l’expression d’émotions non maîtrisées ou de frustrations internes, qui ne reflètent pas nécessairement tes actions ou ta valeur. Apprendre à gérer ces situations avec calme, assertivité et respect peut non seulement désamorcer les tensions, mais aussi préserver ton bien-être émotionnel. Cet article te guide à travers des stratégies pratiques pour réagir efficacement face à l’agressivité, tout en posant des limites claires et en cultivant un environnement de dialogue constructif.

1. Comprends que l’agressivité de l’autre ne te définit pas

L’agressivité d’une personne reflète ses propres émotions, frustrations ou insécurités, pas ta valeur ou tes actions. C’est la façon qu’a trouvé cette personne, à cet instant T, pour s’exprimer. Certes pas la plus agréable ni la plus constructive.

Exemple : Tu peux te dire intérieurement : « Son comportement parle de lui, pas de moi. Je n’ai pas besoin de me laisser envahir par son agressivité. Ni d’entrer dans son jeu.« 

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2. Sois à l’écoute de tes propres émotions

Auto-empathie

Exemple : Tu peux te dire : « Cette situation est difficile, et c’est normal que je me sente stressé(e). Je fais de mon mieux pour rester calme et respectueux/se. Je me fais ce cadeau à moi-même pour me préserver. »

Prendre soin de tes émotions te permet de ne pas réagir de manière excessive et de rester maître de la situation. Avant tout pour te préserver toi-même !! (te mettre toi aussi en pétard ne te fera pas du bien…)

Prends du recul

Ne laisse pas les émotions de l’autre prendre le contrôle de tes réactions. Prends une grande respiration et ancre-toi dans le moment présent pour éviter d’être submergé par la colère, la peur ou la frustration.

Pour aider tu peux te visualiser comme un observateur extérieur de la situation. Imagine que tu regardes la scène depuis une autre pièce. Cela peut t’aider à moins te sentir impliqué émotionnellement.

Tu peux aussi penser à une situation passée où tu as réussi à garder ton calme. Pour t’aider à rester serein(e) dans l’instant présent.

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3. Adopte une attitude stable et confiante

Surveille ta posture physique

Ton langage corporel peut influencer à la fois ton état émotionnel et la perception de l’autre. Garde une posture droite, les épaules relâchées, et évite de croiser les bras (cela peut être perçu comme une posture défensive).

💡 Conseil : Regarde la personne dans les yeux sans défi, mais avec calme et assurance. Cela montre que tu es présent et calme sans être confrontant.

Sois attentif(ve) à ton ton et à tes mots

Le ton que tu utilises peut avoir un impact majeur dans une situation tendue. Un ton calme et posé aide à apaiser les tensions, tandis qu’un ton sec ou ironique risque d’attiser l’agressivité. Choisis tes mots avec soin pour limiter le risque d’interprétation négative.

⚠️ Je dis bien « limiter le risque » parce qu’une personne vraiment remontée contre toi pourra très bien interpréter de façon négative tout ce que tu lui diras, même si tu dis un truc sympa ou bienveillant. 🤷‍♀️

💡 Idée : Remplace les phrases accusatrices (« Tu es toujours en colère ») par des observations (plus) neutres (« Je remarque que tu sembles agacé(e) »).

4. Réponds avec assertivité, pas avec agressivité

Si tu te sens attaqué(e), il peut être tentant de répliquer avec colère, mais cela risque d’envenimer la situation. Et de te faire passer un encore plus mauvais moment (ta propre agressivité te fait avant tout du mal à toi-même).

D’où l’intérêt de prendre de moins en moins personnellement ce qu’on te dit et les comportements des autres. Pour te sentir de moins en moins attaqué. Etre plus calme intérieurement t’aidera à t’exprimer plus posément et de façon plus constructive. C’est aussi bien mieux pour tes nerfs ^^

Utilise des phrases assertives qui expriment ton point de vue sans être passif ni agressif.

Exemple : « Je comprends que tu sois frustré(e) à propos de [sujet], et je respecte ton ressenti. Pour ma part, voici comment je perçois la situation : [expose ton point de vue]. »

Exemple de structure :

• Reconnais et valide les émotions ou le point de vue de l’autre; ça ne veut pas dire qu’il a forcément raison mais que tu respectes – sans forcément être d’accord – son ressenti et sa façon de percevoir la situation (SA réalité).
• Affirme ton propre ressenti ou perception sans agressivité.
• Propose une solution – éventuellement un compromis – pour avancer ensemble.

Exemple concret :

« Je comprends que tu sois contrarié(e) par la façon dont ce projet a été géré, et je respecte ton opinion. De mon côté, j’ai suivi les priorités qui m’ont été données. Je te propose de voir ensemble ce qui pourrait être amélioré pour la prochaine fois. Qu’en penses-tu ?« 

☝️ Ah et bien sûr évite le fameux “calme-toi” qui, on le sait, a plutôt tendance à énerver encore plus 😁

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5. Développe une écoute active sans te laisser submerger

Tu n’es pas le seul déclencheur possible de l’agressivité

L’agressivité de quelqu’un ne sort pas de nulle part. Elle est souvent liée à des déclencheurs internes ou externes que cette personne peut avoir du mal à gérer. Comme par exemple :

• Un stress important : Pressions personnelles ou professionnelles.
• Un sentiment d’injustice : La personne peut se sentir mal comprise ou lésée.
• Des blessures émotionnelles anciennes : Ces blessures, non réglées, peuvent ressurgir sous forme de colère à chaque nouveau trigger qui vient appuyer dessus

Tu peux ainsi être ou non le déclencheur de l’agressivité de cette personne.

Exemple : Si une personne est agressive suite à un désaccord, essaie de poser une question comme : « Est-ce que quelque chose en particulier te préoccupe en ce moment ? / Peux-tu m’expliquer ce qui te dérange le plus ? » Cela montre de l’empathie et peut désamorcer la situation.

Cherche à comprendre sans te justifier

Tu ne ressens le besoin de te défendre ou te justifier que si tu te sens attaqué(e). Et tu te sens attaqué(e) uniquement si tu considères les paroles de l’autre comme une attaque contre toi. Si pour toi ses paroles ne sont que l’expression de son propre référentiel alors tu ne ressens plus le besoin de te justifier (ou contre-attaquer).

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De plus se justifier peut aggraver la situation, car la personne agressive pourrait se sentir invalidée ou incomprise. Chercher à comprendre (ou du moins concevoir) son point de vue sans adopter une posture défensive est souvent bien plus efficace.

Enfin une personne agressive peut aussi simplement chercher (de façon maladroite certes) à être entendue. Écouter activement peut désamorcer sa colère. Répète ses mots ou résume son propos (le plus possible avec ses mots à elle) pour montrer que tu comprends, sans adopter son agressivité. Tu peux également lui poser des questions pour encore mieux comprendre sa réalité à elle.

⚠️ Ne pas se justifier ou se défendre ne revient pas forcément à « s’écraser ». Contrairement à ce que notre propre ego peut parfois nous dire (parce qu’il se sent attaqué). C’est simplement un bon moyen de se préserver en n’entrant pas dans le jeu de l’autre. Mais aussi de calmer les tensions et de mieux résoudre certaines problématiques (par exemple en différant la réponse).

6. Utilise des techniques de désamorçage

Selon le niveau d’énervement de la personne agressive, des réponses calmes et inattendues peuvent la désarmer. Déjà montrer ton intérêt et ton calme peut désamorcer la tension. Ou encore si la personne réalise qu’elle est seule dans cet état, ou qu’elle a peut être sur-réagi.

Si une personne crie ou utilise un ton très agressif à propos d’un retard, tu peux lui répondre « Je comprends que ce soit frustrant, et je suis prêt à en parler. Ça te dit de chercher ensemble une solution ? » Offrir une écoute attentive et montrer une volonté de coopérer réduit souvent l’intensité de l’agressivité.

Tu peux alors reformuler ses propos et/ou propose une pause pour apaiser la tension. Exemple : « Je vois que (propos de la personne) est important pour toi. Je te propose de prendre un moment pour en parler plus calmement.« 

Utilise l’humour avec parcimonie

L’humour, s’il est utilisé à bon escient, peut être une excellente manière de désamorcer une situation tendue. Cependant, il doit être bienveillant et non moqueur (à utiliser avec précaution), au risque d’envenimer les choses.

Exemple : Si la situation le permet, une phrase comme : « Je vois que tu es vraiment passionné(e) par ce sujet ! » avec un léger sourire peut détendre l’atmosphère. Ou alors, avec un sourire bienveillant : « Wow, on dirait que cette situation mérite une discussion sérieuse avec une tasse de café, qu’en penses-tu ?« 

L’humour léger peut surprendre et détendre l’atmosphère. Il nécessite d’être soi-même détendu intérieurement. Et relativement à l’aise, ce qui peut venir avec l’entraînement.

7. Fixe des limites si nécessaire

Si l’agressivité dépasse ce que tu peux gérer, fixe une limite claire et, si besoin, éloigne-toi de la situation. Même si tu n’es pas à l’aise dans ces cas-là c’est mieux que de ne rien dire ou faire, avant tout pour te protéger. Oui, même si tu as les larmes aux yeux à cause de ta forte sensibilité qui te fait prendre très à coeur le conflit.

Exemple : « Je suis prêt(e) à en discuter, mais seulement si cela se fait dans le respect. Sinon, je préfère reprendre cette conversation plus tard. » ou encore “Je comprends que tu sois frustré(e), mais je ne peux pas accepter que tu me parles de cette façon. Si tu veux discuter, faisons-le calmement.“

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8. Reconnais les limites de la situation

Pourquoi lâcher prise est important

Essayer de raisonner une personne qui n’est absolument pas dans un état d’esprit réceptif peut non seulement être inefficace, mais aussi épuisant. Continuer à insister pourrait aggraver la situation, te frustrer davantage, ou même t’amener à adopter un comportement défensif ou agressif à ton tour.

Rappelle-toi que tu n’as pas la responsabilité de « réparer » les émotions de l’autre. Il est important d’accepter que tu ne peux pas tout contrôler et que ce n’est pas ton rôle de résoudre tous les conflits.

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Quand lâcher prise ?

Parfois, même avec les meilleures intentions « du monde », tu ne parviendras pas à désamorcer la tension d’une personne agressive ni à transformer la situation en un dialogue constructif. Dans ces moments, il est essentiel de reconnaître tes propres limites et d’éviter de te laisser entraîner dans une escalade. Lâcher prise ne signifie pas abandonner, mais prendre soin de ton propre bien-être et permettre à la situation de se calmer d’elle-même.

Exemple : Si une personne reste hostile malgré tes tentatives, éloigne-toi avec calme en disant : « Je vois que ce n’est pas le bon moment pour discuter. Je préfère qu’on en reparle plus tard. »

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9. Prépare-toi avant et analyse ensuite

Adopte une approche préventive

Si tu sais qu’une personne a tendance à être agressive dans certaines situations, prépare-toi mentalement et émotionnellement avant de la rencontrer.

Cela peut inclure :

Exemple : Avant une réunion avec une personne difficile, dis-toi : « Quoi qu’il arrive / même si l’autre personne est agressive, je vais rester calme et respectueux/se. C’est une belle preuve de force (maîtrise de soi) et de sagesse. Je poserai mes limites si nécessaire et comme je le pourrai à ce moment-là.« 

Prends soin de toi et préserve ton énergie à long terme

Une confrontation avec une personne agressive, même bien gérée, peut être énergivore. Une fois la situation passée, prends un moment pour te recentrer et te détendre : fais une promenade, médite ou parle-en avec une personne de confiance.

Aussi, pour éviter de t’épuiser émotionnellement, prends l’habitude d’évaluer les relations ou situations récurrentes dans lesquelles tu es confronté(e) à ce type de comportement. Si nécessaire, envisage de poser des limites plus fermes ou de réduire tes interactions avec des personnes particulièrement agressives.

Exemple : Si un collègue est régulièrement agressif, parle-en avec une tierce personne de confiance ou demande une médiation professionnelle.

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Apprends de l’expérience

Un classique qu’il est toujours bon de se rappeler dans les moments difficiles : chaque situation qui nous challenge est une opportunité d’apprentissage. Après une interaction avec une personne agressive, prends le temps de réfléchir à ta posture et à ce qui a fonctionné ou non dans ta manière de gérer (la partie de la situation qui est en ton contrôle).

Questions à te poser :

• Comment je me suis senti(e) ?
• Comment j’aimerais me sentir ?
• Qu’est-ce qui peut m’y aider et qui est en mon pouvoir ?
• Qu’est-ce qui a permis de calmer les choses ?
• Y a-t-il des moments où j’aurais pu réagir différemment ?
• Quels outils ou techniques pourrais-je utiliser la prochaine fois ?

Conclusion

Réagir face à une personne agressive demande une combinaison de maîtrise de soi, d’écoute et de techniques adaptées. En adoptant une posture confiante, en cultivant l’auto-empathie, et en utilisant des réponses assertives et bienveillantes, tu peux désamorcer de nombreuses situations tendues. N’oublie pas que tu n’es pas responsable des émotions ou des comportements des autres, et que parfois, lâcher prise et fixer des limites sont les meilleures options pour préserver ton énergie. Chaque interaction difficile peut être une opportunité d’apprentissage, te rendant plus fort(e) et apaisé(e) face aux défis relationnels à venir.

Sensiblement 🧡
Lauren

Idées lecture pour t’aider à réagir face à une personne agressive