Les réactions des hypersensibles peuvent paraître exagérées. Ils « en font trop » et vont trop dans les extrêmes « pour un rien ». Ils ressassent. Se prennent la tête à longueur de temps. Prennent la mouche « pour un rien ». Vu de l’extérieur ça peut sembler étrange. Et pourtant ce n’est que la partie émergée d’un chaos émotionnel interne bien plus conséquent. Croyez-moi, vu de l’intérieur ce n’est pas non plus rose tous les jours.
Voyons un peu ce qu’il se passe à l’intérieur d’un hypersensible au niveau des émotions.
Qu’est-ce qu’on vit quand on est hypersensible ?
Pic émotionnel
Les émotions arrivent vite et fort. Au moindre petit déclencheur, l’hypersensible monte vite dans les tours. Dans un conflit par exemple la pression monte très vite et fort si bien qu’il peut rapidement pleurer pour évacuer. La moindre remarque peu délicate l’ébranle. La moindre démonstration d’affection le ravit au plus haut point.
En positif comme en négatif, l’intensité émotionnelle est très grande et arrive très vite.
NB: les courbes présentées sont uniquement là pour donner un ordre d’idée. Une modélisation possible des situations vécues par les personnes hypersensibles (HS), elles n’ont aucune valeur scientifique à proprement parler 😉
Grandes amplitudes
Ses émotions ne laissent que peu de répit à la personne hypersensible. Peu de temps pour souffler. Tout est toujours intense, en agréable comme en désagréable. Si bien qu’un hypersensible se fatigue beaucoup; et peut être tenté de boycotter ses émotions. Les refouler. Les étouffer pour pouvoir vivre. Enfin. Sauf qu’elles finissent toujours par ressortir d’une façon ou d’une autre.
La personne hypersensible peut avoir l’impression de subir ses émotions. De SE subir. Ne plus se supporter. D’autant plus si elle ne se comprend pas. Si ce qui lui arrive n’est qu’un mystère intensément douloureux à encaisser chaque jour.
Haute fréquence
Certains hypersensibles en viennent à craindre leurs émotions. Tellement leur équilibre interne est fragile et qu’un rien peut venir l’ébranler. Une odeur leur rappelle un souvenir douloureux et les plonge dans le désarrois le plus profond. Une autre odeur associée à un événement joyeux les apaise profondément. Comme les événements sont vécus avec plus d’intensité émotionnelle que la moyenne, ils se gravent dans la mémoire des hypersensibles. Ils y sont comme marqués au fer rouge.
Les hypersensibles peuvent passer du rire aux larmes en un claquement de doigt. Et inversement.
Sauf si l’hypersensible décide de renverser la situation
Changer son état d’esprit, ce qu’il se dit, ses interprétations de ce qui lui arrive.
Car en changeant les histoires qu’il se raconte, il aura de l’influence sur ses émotions désagréables.
Au lieu de simplement les subir sans rien pouvoir y faire.
Plus il reprendra la contrôle de ses pensées, plus il reprendra le contrôle de ses émotions et de sa vie.
Parce qu’on souffre bien plus souvent à cause de ce qu’on se raconte par rapport à ce qui nous arrive, plutôt que directement à cause de ce qui nous arrive.
Par exemple lorsque quelqu’un nous fait une remarque on peut se dire :
- il est gonflé celui-là, il abuse franchement ce n’est pas juste, et puis venant de lui c’est « l’hôpital qui se fout de la charité », ce qui provoque frustration, colère, rancune, etc…
ou bien
- tiens, pourquoi il me dit ça ? est-ce que sa remarque parle-t-elle plus de lui ou de moi ? (curiosité) peut-être qu’il me dit ça pour m’aider à m’améliorer ? (reconnaissance) peut-être qu’il exprime simplement des besoins jusque-là insatisfaits ? (empathie, bienveillance)
en cas de doute, le mieux restant toujours de le lui demander
Lire aussi : Que faire face à la susceptibilité ?
***
Bien sûr reprendre le contrôle sur ses pensées n’est pas miraculeux. Les émotions resteront probablement plus intenses que chez la plupart des autres personnes.
L’hypersensibilité n’est pas une maladie, elle ne se soigne pas.
Par contre les émotions pourtant toujours intenses ne seront plus aussi douloureuses :
- le pic montera moins haut et moins vite (figure 1)
- l’amplitude sera atténuée (figure 2)
- la fréquence sera diminuée (figure 3)
***
Avant de se parler à soi-même, il faut déjà savoir s’écouter.
L’introspection n’est pas un moment facile pour tout le monde. Ça peut être inconfortable voire carrément douloureux. On plonge dans les profondeurs de sa personnalité, dans tout ce qu’on apprécie le moins chez soi.
Alors oui, parfois, ça fait mal.
Mais c’est soi ça, soit on continue de souffrir sans aucun contrôle sur ce qui nous arrive. Sans comprendre ce qui nous arrive ni savoir quoi faire face aux émotions désagréables.
Lire aussi : Que faire concrètement pour améliorer durablement son estime de soi ?
Une boîte à outils pour gérer ses émotions
C’est la raison pour laquelle j’accompagne des personnes très sensibles à se faire une boîte à outils face aux émotions désagréables.
Pour enfin savoir comment réagir lorsque la peur, la colère, la tristesse, la honte, la frustration, le ressentiment, etc… s’emparent d’elles.
Pour savoir comment déclencher et amplifier encore plus les émotions agréables dans leur vie.
Sans toutefois être dans le contrôle absolu (nous restons humains, et en plus hypersensibles !), les outils que je propose permettent de devenir autonome.
En même temps le lâcher prise ne pourrait-il paradoxalement pas être vu comme une sorte de contrôle de soi ? Après tout ça demande de la maîtrise de soi pour réussir à lâcher le contrôle…
En tout cas ces outils offrent la liberté de ne plus autant dépendre des paroles des autres pour se sentir bien ou mal.
Télécharger : Test suis-je hypersensible ?
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