L’hypersensibilité sensorielle peut transformer une simple journée en véritable parcours d’obstacles. Une lumière trop vive, un bruit de fond répétitif, une odeur tenace… et c’est tout ton système nerveux qui s’emballe. As-tu déjà eu l’impression d’être « trop » dans un monde « trop » ?
Ici, je ne vais pas t’inviter à « te calmer » ou « relativiser ». On va plutôt plonger ensemble avec douceur et curiosité dans ce fonctionnement unique — et apprendre à vivre avec. Prêt(e) à explorer ce monde invisible que tu ressens si fort ?

Qu’est-ce que l’hypersensibilité sensorielle ?

Imagine que tu entres dans une pièce où les lumières clignotent, où quelqu’un tape nerveusement du pied, et où un parfum fort flotte dans l’air. Tu n’as qu’une envie : fuir. Si tu vis souvent ce genre de scénarios, alors tu es peut-être concerné(e) par l’hypersensibilité sensorielle.

Ce phénomène, aussi appelé hyperesthésie, signifie que ton cerveau réagit de manière amplifiée aux stimuli sensoriels. En d’autres termes, ce qui est « normal » pour la majorité peut t’apparaître comme écrasant. Ça peut être un bruit lointain, une lumière trop vive, un pull qui gratte… et hop, te voilà débordé(e) par une surcharge sensorielle.

Mais attention ! Ce n’est pas que « dans ta tête ». Ton cerveau traite l’information sensorielle différemment. C’est ce qu’on appelle un trouble du traitement sensoriel. Certains experts parlent aussi de « déficit d’intégration sensorielle ». Bref, ton radar interne est hyper affûté… parfois un peu trop.

As-tu parfois l’impression que tout est « trop » autour de toi ?

Les différents types d’hypersensibilité sensorielle chez l’adulte et l’enfant

Tu sais quoi ? L’hypersensibilité sensorielle n’est pas un bloc uniforme. Elle a plusieurs visages. Et chacun d’eux peut créer son lot de défis… ou de super-pouvoirs !

Hypersensibilité auditive : quand les sons deviennent des ennemis

Tu es en train de discuter calmement et soudain… un klaxon retentit. Boum ! Tu sursautes, ton coeur s’emballe. Si les bruits te semblent agressifs, c’est sans doute que tu fais l’expérience d’une hypersensibilité auditive. Et non, tu n’es pas juste « sensible au bruit ». C’est bien plus intense que ça.

Certaines personnes souffrent même de misophonie : des sons du quotidien (mâchonner, cliquer, tapoter) leur donnent littéralement envie de fuir. As-tu déjà eu envie d’étrangler ton voisin qui sirote son café ? Ne t’inquiète pas, tu n’es pas seul(e).

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👉 Il est là !!! Lire aussi : Misophonie et hypersensibilité : quel lien entre bruit, stress et émotions intenses ?

Hypersensibilité visuelle : lumière, stress, action !

Là, ce sont les lumières qui t’agressent. Écrans trop lumineux, phares de voiture, néons au supermarché… tout cela te donne mal au crâne ? Bienvenue dans le monde de l’hypersensibilité visuelle.

Astuce concrète : porte des lunettes à filtre bleu, baisse la luminosité des écrans, et prévois une paire de lunettes de soleil même l’hiver. Oui, même si ça fait bizarre.

Toucher, odeur, goût : les sens exacerbés

Tu as du mal à supporter les étiquettes dans les vêtements ? Ou l’odeur d’un fromage qui fait fuir la moitié de la pièce ? Tu es peut-être hypersensible au toucher, au sens olfactif ou au sens gustatif. Ces sens exacerbés te rendent plus vulnérable à certains contextes… mais aussi plus apte à détecter les subtilités. Par exemple, tu pourrais être une fine gourmette ou anticiper plus rapidement le plat qui est en train de cramer dans le four 😁

Astuce : repère les tissus que tu tolères bien, et fais le tri sans culpabiliser. Ton confort passe en priorité.

Et les sens méconnus : vestibulaire et proprioception

Tu as parfois le vertige en descendant un escalator ? Tu te cognes tout le temps sans savoir pourquoi ? Cela peut être lié à une hypersensibilité du sens vestibulaire (lié à l’équilibre) ou de la proprioception (perception de ton corps dans l’espace).

T’es-tu déjà senti maladroit(e) sans comprendre pourquoi ? Tu n’es pas maladroit(e), tu es différent(e). Et c’est OK.

💡 Le profil sensoriel est un outil d’évaluation qui permet de comprendre comment une personne réagit aux stimulations sensorielles, en identifiant si elle est plutôt hyper- ou hyposensible selon les sens (toucher, ouïe, vision, etc.). Il aide à adapter l’environnement et les accompagnements (ergothérapie, école, quotidien) en fonction des besoins spécifiques, notamment chez les enfants ou les personnes autistes. Bien qu’il soit simple à administrer (néanmoins plus poussé que ce que je présente ici !), son interprétation demande une formation, car il s’inscrit dans une démarche globale d’évaluation fonctionnelle.

Quelles sont les causes de l’hypersensibilité sensorielle ?

Je dis bien « les » causes. Car il n’y a pas UNE cause unique. Plutôt une combinaison. Pour cette partie nous allons nous appuyer sur la recherche scientifique.

Traitement sensoriel et génétique

Des chercheurs de l’Université de Montréal ont découvert que des mutations du gène SYNGAP1, déjà connues pour causer des troubles comme la déficience intellectuelle, l’épilepsie et l’autisme, sont aussi à l’origine de troubles sensoriels, notamment une hypersensibilité au bruit ou au toucher.

Leur étude, menée sur des enfants et des souris, montre que ce gène influence la capacité du cerveau à s’adapter à des stimuli sensoriels (comme un bruit répétitif). Cette défaillance du traitement sensoriel pourrait même jouer un rôle dans le déclenchement des crises d’épilepsie.

Les scientifiques envisagent d’utiliser ces altérations comme biomarqueurs pour développer de futurs traitements, avec l’espoir d’améliorer la qualité de vie des personnes porteuses de cette mutation, notamment en réduisant leur hypersensibilité.

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Sens et émotions chez les hypersensibles

Les neuroimageries confirment que chez les personnes très sensibles, la connectivité entre les circuits émotionnels (insula, ACC, cingulaire) et sensoriels est renforcée.

En effet une revue par Bianca Acevedo et Elaine Aron s’appuie sur des données d’IRMf montrant que, chez les personnes à haute sensory processing sensitivity (SPS), on observe une activation plus forte et une connectivité accrue entre des régions impliquées dans la perception émotionnelle et le traitement sensoriel, comme l’insula, le cortex cingulaire antérieur, et les zones temporales et pariétales

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Sens et stress

Le stress réduit le seuil de tolérance sensorielle, ce qui rend certains stimuli supportables un jour mais insupportables le lendemain : une étude de revue systématique sur la population adulte montre que le stress agit directement sur le traitement sensoriel, diminuant la capacité à filtrer les stimuli environnementaux.

De plus, des recherches sur les réponses corticales aux stimuli sensoriels révèlent que le stress augmente la variabilité des réponses sensorielles dans le cortex somatosensoriel, accroissant ainsi la réactivité émotionnelle et physique à des sensations du quotidien.

Ces études démontrent que l’anxiété sensorielle n’est pas une question de volonté, mais un mécanisme biochimique impliquant le système nerveux central et périphérique, affectant directement la perception sensorielle et le seuil de tolérance.

Source

Une sensibilité accrue avec le temps ?

Certaines personnes rapportent une augmentation de leur hypersensibilité sensorielle à l’âge adulte. Cela peut être lié à un profil sensoriel préexistant, non conscientisé jusqu’alors, ou à des expériences de vie intenses (burn-out, traumatisme).

Tu n’es pas « en train de devenir fou/folle ». Tu es juste en train de mieux te connaître.

Comment vivre avec une hypersensibilité sensorielle au quotidien

Tu te demandes comment la gérer au jour le jour ? Eh bien, tout commence par observer tes stimuli sensoriels. Par exemple, tu peux noter que les lumières vives du bureau déclenchent une surcharge sensorielle après quelques heures. Ensuite, tu peux adapter ton espace : tamiser l’éclairage ou investir dans des ampoules douces. De cette façon, tu réduis l’impact sur ton bien‑être.

Par ailleurs, certains adoptent des comportements de fuite, de lutte ou même d’apathie. Pour prévenir ces réactions, essaie cette astuce simple : avant une réunion Zoom, identifie deux déclencheurs, puis prépare une pause courte. Tu pourras ainsi réguler progressivement ton stress.

Aussi, la création de ton profil sensoriel peut être précieuse. En identifiant que tu es notamment sensible au toucher (pull qui gratte, étiquette irritante), tu peux scanner tes vêtements avant de les acheter.

Quelles solutions pour apaiser l’hypersensibilité sensorielle

Beaucoup de personnes oublient qu’elles n’ont pas à subir cette sensibilité sensorielle : tu peux agir.

Exemples d’outils pour réguler les surcharges sensorielles

• Bouchons anti-bruit ou casques à réduction active : parfaits pour l’hypersensibilité auditive et la misophonie.
• Lunettes à filtre bleu ou anti-lumière bleue (+ filtre sur le téléphone, la tablette, l’ordinateur) : utiles en cas d’hypersensibilité visuelle.
• Tapis sensoriels et textiles hypoallergéniques : pour apaiser le toucher.
• Casques à vibration osseuse : en cas d’hypersensibilité auditive ou de stress sensoriel global, certains casques transmettent le son via les os du crâne, ce qui contourne le tympan et peut offrir un apaisement.
• Pour calmer une hypersensibilité olfactive, il peut être utile de créer une odeur refuge, familière et apaisante (comme la lavande fine ou la fleur d’oranger)

Accompagnement thérapeutique

Il existe des approches efficaces :

• L’ergothérapie, axée sur l’intégration sensorielle, peut t’apprendre à désensibiliser certains stimuli.
• La pleine conscience renforce ton seuil de tolérance et diminuent l’anxiété sensorielle.

Lire aussi : La pleine conscience, à la portée de tous !

Exercices corporels et respiratoires

Le scan corporel mobile 🚶‍♀️

Position : Debout ou assis(e), dans un endroit calme.
Mouvement : commence à bouger très lentement une partie de ton corps (par exemple les épaules en rotation, ou les doigts).
En parallèle : respire profondément et porte attention à chaque sensation dans cette partie (tension, chaleur, picotement, relâchement…).
Puis : déplace ton attention vers une autre zone du corps, toujours en mouvement lent et conscient.
Objectif : renforcer la connexion corps-esprit et développer une conscience fine de ta proprioception (ton corps dans l’espace).

🌬️ La respiration 365 (cohérence cardiaque)

Principe :

• 3 fois par jour
• 6 respirations par minute
• pendant 5 minutes

Comment faire ?

1. Assieds-toi confortablement, dos droit, pieds posés au sol.
2. Inspire profondément par le nez pendant 5 secondes.
3. Expire lentement par la bouche pendant 5 secondes.
4. Répète ce cycle 30 fois (environ 5 minutes).

Petit plus : Pour t’aider au début, utilise une appli ou une bulle visuelle qui monte/descend en rythme

Lire aussi : La cohérence cardiaque, une arme puissante contre le stress

Conclusion

L’hypersensibilité sensorielle n’est ni une faiblesse ni un caprice. C’est un fonctionnement réel, souvent invisible, et profondément impactant. Et bonne nouvelle : tu peux apprendre à mieux le comprendre, l’apprivoiser…

En identifiant tes stimuli sensoriels, en adaptant ton environnement, en testant des outils concrets, des exercices corporels, ou encore en explorant ton profil sensoriel, tu reprends petit à petit le pouvoir sur ton quotidien. Ce chemin, il est progressif et ô combien libérateur.

Tu n’as pas à tout faire d’un coup. Tu peux commencer petit. Un geste, un aménagement, une respiration. Et déjà, tu verras : ça fait une différence.

Tu es profondément capable. Ta sensibilité n’est pas un défaut à corriger, c’est un langage à traduire, une richesse à écouter, une boussole à suivre.

Et si aujourd’hui, tu faisais un premier pas vers plus de paix intérieure ? 💫

Sensiblement 🧡
Lauren

Et toi ? Quelle est la situation qui te dérange le plus au quotidien ?
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Ressources complémentaires 📚

• Méditation guidée initiatique offerte – Respire, recentre-toi, et apaise le trop-plein avec cette méditation guidée d’initiation. À écouter, à ressentir, à t’offrir.
• Test offert pour évaluer ton niveau d’estime pour toi-même – Quand tu comprends ton hypersensibilité sensorielle et que tu l’acceptes sans te juger, tu poses les premières briques d’une estime de soi solide : celle qui ne cherche plus à se conformer, mais à s’honorer.

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