Apprendre à relativiser, c’est un peu comme apprendre à danser sous la pluie au lieu de pester contre la météo. Mais pourquoi est-ce si difficile ? 🤔 Parfois, une simple remarque et bam ! Ton cerveau part en freestyle : « Il se moque de moi ? Il me critique ?! » Résultat ? Tu rumines, tu stresses, et ton humeur en prend un coup. Et si je te disais que la plupart du temps, c’est moins ce qu’on te dit qui te fait souffrir… que la manière dont tu l’interprètes ? Prêt à découvrir comment ne plus tout prendre au premier degré et enfin souffler un peu ? 🚀
1. Pourquoi a-t-on du mal à relativiser ? Les racines du problème
1.1. Le lien entre susceptibilité et manque d’estime de soi
Peut-être as-tu déjà eu cette impression que tout le monde te juge, même quand ce n’est qu’une simple remarque ? Ou encore entends-tu des reproches là où on te questionne sur ta façon de faire ? Si oui, rassure-toi, tu n’es pas seul.
La susceptibilité est souvent liée à un manque de confiance en soi.
Quand ton estime de toi est fragile, chaque remarque te semble être une attaque personnelle qui remet en cause ta valeur mais aussi ta légitimité, tes compétences, ton intégration dans le groupe, etc…..
Exemple 1 : La remarque au travail
Par exemple, ton collègue te dit : « Oh, t’as l’air fatigué aujourd’hui ! » Et là, bam, ton cerveau réagit du style : De quoi je me mêle ? Et toi t’as vu la tienne de tête ? Toujours à remarquer le moindre « pet de travers ». Il trouve que j’ai une sale tête ? Que je fais mal mon travail ?! Alors qu’en réalité, il te fait peut-être juste… une remarque neutre.
Ou encore imagine, tu es en pleine réunion et ton collègue te dit : « Tu as pensé à ajouter les chiffres de la semaine dernière dans ton rapport ? » Aussitôt, ton cerveau s’emballe : « Pourquoi il me pose cette question ? Doute-t-il de mes capacités ? Pense-t-il que j’ai mal fait mon boulot ? Me prend-il pour un incompétent ? » Alors qu’en réalité, ton collègue veut juste s’assurer que toutes les données sont bien prises en compte.
Exemple 2 : Un simple message entre amis
Un ami t’écrit : « Tu n’as pas répondu à mon message d’hier… »
Et là, c’est la panique : « Il m’en veut, il pense que je l’ignore, il va croire que je ne tiens pas à notre amitié… » Puis la tentative de défense intérieure : « oui en même temps lui non plus ne répond pas toujours au quart de tour, ça arrive, je fais ce que je peux« . Ou encore autre chose, ou un mélange de tout ça 😁
Alors qu’en fait, il voulait simplement savoir si tu avais vu son message, sans aucune intention de te faire un reproche.
Ces situations arrivent souvent quand on doute de soi. On interprète alors des remarques neutres comme des jugements, ce qui alimente notre stress et nos émotions négatives.
➡️ Astuce pour apprendre à relativiser: La prochaine fois que tu prends quelque chose personnellement, demande-toi : Est-ce que cette personne voulait vraiment me blesser ou est-ce mon interprétation ?
Lire aussi : 4 formes d’auto-sabotage quand on manque d’estime de soi
Lire aussi : que faire face à la susceptibilité ?
1.2. L’impact des croyances limitantes sur notre interprétation
Si tu penses secrètement (intimement, de façon plus ou moins consciente) que tu n’es « pas assez » (pas assez intelligent, intéressant, beau, compétent…), ton cerveau cherchera constamment des preuves pour confirmer cette idée. C’est ce qu’on appelle le biais de confirmation. C’est un biais cognitif dont voici la définition.
« Le biais de confirmation, également dénommé biais de confirmation d’hypothèse, est un mécanisme cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses, ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions, ce qui se traduit par une réticence à changer d’avis.
Ce biais se manifeste chez un individu lorsqu’il rassemble des éléments ou se rappelle toutes les informations mémorisées de manière sélective pour les interpréter d’une manière biaisée. » (source)
Et là pour le coup tu « t’auto-torpilles » puisque tu penses ne pas être capable donc tu interprètes le moindre signe venant de l’extérieur (échec, critique) comme une preuve de ton incapacité. Alors même que ce n’est pas forcément le cas. Soit parce que tu n’as « rien fait de mal » soit ce n’est absolument pas ce que l’autre en fasse essaie de te dire (ou les deux 😅).
Si le sujet t’intéresse, clique ici pour lire mon article plus complet sur les biais cognitifs.
Par exemple, si quelqu’un te dit « Tu pourrais parler un peu plus fort ?« , tu peux l’interpréter comme Il trouve que je n’ai pas d’assurance… alors qu’en fait, il veut juste t’entendre ! Ou bien si il te dit au contraire « tu parles trop fort » ce n’est pas forcément qu’il n’apprécie pas ta voix ou ta personnalité mais ça peut être simplement que le niveau sonore est trop élevé pour lui.
Exemple dans le domaine professionnel
Tu es en réunion et ton manager te dit : « Tu pourrais détailler un peu plus cette partie du projet ? »
Si, au fond de toi, tu doutes de tes compétences, ton cerveau peut immédiatement traduire cette remarque en « Pourtant je pensais avoir déjà bien détaillé. Il trouve mon travail insuffisant, je ne suis pas à la hauteur. Est-ce que je vais réussir à bien réaliser ce projet ? ».
Tu ressasses cette pensée toute la journée, convaincu que ton boss regrette de t’avoir confié cette mission. Pourtant, en réalité, il veut simplement s’assurer que les informations sont bien complètes pour le client.
Exemple dans le domaine personnel
Lors d’une soirée entre amis, tu fais une blague et personne ne réagit vraiment. Silence. Ton cerveau s’emballe : « Je ne suis pas drôle… Ils doivent me trouver inintéressant… »
Convaincu que tu n’as pas ta place dans le groupe, tu commences à te refermer et à éviter de parler. Pourtant, il suffit par exemple qu’un ami te dise : « Pardon, j’étais dans mes pensées, tu disais quoi ? » pour réaliser que ce n’était pas un rejet, juste un moment d’inattention de leur part.
Ce biais de confirmation te pousse à voir des preuves de ton « manque » partout, alors qu’elles ne sont souvent que des interprétations erronées. 😊
➡️ Astuce pour apprendre à relativiser : Quand une remarque te blesse, demande-toi : déjà qu’est-ce que moi je crois à propos de moi-même ?
💡 Plus ton estime personnelle est basse et plus tu as des croyances limitantes sur toi-même. Et inversement !
1.3. Pourquoi notre cerveau nous joue des tours ?
Notre cerveau adore remplir les blancs. Ou dit autrement il n’aime pas le « vide », donc il le remplit.
Si quelqu’un t’envoie un message sec du genre « OK », ton cerveau peut se dire Il est énervé contre moi ! ou Il n’en a rien à faire de moi ou autre…. alors qu’il est juste… pressé (ou flemmard 😅).
C’est ce qu’on appelle la lecture de pensée : croire qu’on sait ce que l’autre pense, sans preuve. C’est d’autant plus « dangereux » quand on est hypersensible car la fonction de « détection » (bien aiguisée car on capte et ressent beaucoup de signes, on a beaucoup d’intuition et d’empathie) peut facilement se transformer en fonction « d’imagination » quand on manque d’estime personnelle.
Parce qu’alors le critique intérieur (alias enfant intérieur / ego / insécurité intérieure / déficit d’estime de soi) prend beaucoup de place et s’allie aux croyances limitantes et biais cognitifs pour venir parasiter l’interprétation des situations. Et devine quoi ? Ça nous complique la vie ! (et les relations 😉)
➡️ Astuce pour apprendre à relativiser : La prochaine fois que tu te fais un film, prends une grande respiration et pose-toi cette question : Ai-je une preuve réelle que cette personne pense ça ?
👉 Clique ICI pour recevoir ton test (gratuit) pour te situer sur ✨ l’échelle de l’hypersensibilité 🌱2. Apprendre à relativiser : changer sa perception des mots des autres
2.1. Lire entre les lignes pour mieux comprendre
As-tu déjà entendu quelqu’un dire « Ah, t’as fait ça TOI ?! » ou au contraire « pourquoi n’as tu pas fait ça ?« . Tu l’as peut-être pris comme une attaque / un reproche. Tu as alors « entendu » : « mais t’es trop bête d’avoir fait ça, c’est stupide !« . Alors qu’en réalité, il était peut-être juste surpris. Ou bien il cherchait à comprendre ton raisonnement et ta façon de procéder. Ainsi « Ah, t’as fait ça TOI ?! » peut vouloir dire « je suis surpris » ou « pourquoi as-tu fait ça » ?
Savoir lire entre les lignes, c’est comprendre que les mots ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être d’après ton critique intérieur. Après ça reste une interprétation et qui de mieux pour expliciter son intention que la personne concernée ? (voir partie suivante)
C’est aussi un équilibre à trouver (comme souvent en développement personnel) car parfois c’est au contraire « lire la ligne » qui va aider à réduire la sur-interprétation. Par exemple si ton boss te dit « tu as été en retard 3 fois cette semaine, c’est trop et ça doit changer« , ça ne veut pas forcément dire que de manière générale tu fais du mauvais boulot, que ton boss ne t’apprécie pas ni qu’il cherche un moyen de te rabaisser. Il n’est peut être juste pas content de ton retard, c’est tout !
➡️ Astuce pour apprendre à relativiser : Écoute le ton de la voix et observe le langage corporel.
Parfois, ce n’est pas ce qui est dit qui compte, mais comment c’est dit. Et parfois c’est l’inverse 😁.
Apprends à rassurer ton critique intérieur.
Lire aussi : comment se détacher des critiques ?
2.2. Poser des questions clarificatrices avant de réagir
Au lieu de partir en vrille dès qu’on te fait une remarque, pourquoi ne pas… poser une question ?
Tu es en train de présenter une idée en réunion, et ton collègue lâche un « Franchement, t’es sûr de ton truc ? ». Là, ton cerveau s’emballe. Tu ressens une montée de chaleur dans ton corps, ton cœur bat plus vite et une petite voix intérieure (sûrement ton critique intérieur !) te hurle :
« Il me prend pour un idiot ! Il pense que je raconte n’importe quoi ! »
Réaction impulsive (à éviter) :
😡 « Écoute, si tu veux faire mieux, vas-y à ma place ! » (Oups, ça risque de créer un malaise…)
Réaction plus apaisée avec une question clarificatrice :
🙂 « Tu trouves qu’il y a un point à améliorer ? Je suis preneur de ton avis » ou encore plus simplement « pourquoi me poses-tu cette question ?« .
➡️ Pourquoi ça marche ?
- Tu ne réagis pas avec impulsivité ni agressivité.
- Tu clarifies l’intention derrière la remarque (peut-être qu’il voulait juste comprendre un point, et non te critiquer).
- Tu montres que tu es ouvert à la discussion, ce qui peut transformer une situation tendue en échange constructif.
Résultat : ton collègue précise sa pensée et au final, il ne cherchait pas du tout à te rabaisser. Tu repars avec un feedback utile, sans stress inutile ! 🎯
➡️ Astuce pour apprendre à relativiser : Avant de te vexer, demande des précisions.
90 % du temps, la personne n’avait même pas l’intention de te blesser.
Cette sous partie rejoint le 3 accord toltèque « ne faites pas de supposition » 👉 Lire aussi : les 4 accords toltèques
☝️ Point important : encore faut-il « oser » poser certaines questions, et réussir à le faire avec calme et assurance. Ce n’est pas forcément facile quand on est déclenché émotionnellement et qu’on a tendance à être plutôt inhibé ou agressif (que affirmé) à cause du stress. Si c’est ton cas tu trouveras des clés dans l’article 5 étapes pour s’affirmer sereinement (quand on est hypersensible)
2.3. Utiliser l’intelligence émotionnelle pour prendre du recul
Quand une remarque te touche, au lieu de réagir immédiatement, prends un instant pour analyser ton ressenti. Tu peux te demander : « Comment je me sens ? Qu’est-ce qui me dérange exactement ? Est-ce vraiment grave ? »
J’ai déjà détaillé le concept d’intelligence émotionnelle dans l’article HPI, HPE et hypersensible : quelles différences ?, n’hésite pas à lire cet article pour en savoir plus !
3. Techniques concrètes pour prendre du recul et lâcher prise
- Pratiquer la pleine conscience pour gérer son stress émotionnel : quand tu ressens une montée de stress après une remarque, pense à respirer. Cala t’aide à ne pas réagir impulsivement.
- ➡️ Exercice rapide : Inspire profondément 3 fois en comptant jusqu’à 4, et expire en comptant jusqu’à 6. Ça calme l’émotion sur le moment.
- Tu peux aussi, par exemple, utiliser la cohérence cardiaque 👉 Lire aussi : la cohérence cardiaque, une arme puissante contre le stress
- Transformer l’ironie et la moquerie avec l’humour bienveillant : l’humour, c’est une super arme contre la susceptibilité. Un exemple ? Si quelqu’un te dit « T’es trop sensible« , réponds avec un sourire : Eh oui, je ressens même les vibrations du Wi-Fi !
- L’idée, c’est de ne pas donner de poids aux remarques en les tournant en dérision.
- ➡️ Astuce : Si quelqu’un te taquine gentiment, amuse-toi à répondre avec une touche d’auto-dérision. Ça désamorce direct la situation !
- Construire une estime de soi solide pour mieux encaisser les remarques (et mieux y répondre !) : bon j’en ai déjà bien parlé ici mais tout est plus facile quand tu te sens bien dans ta peau. Si tu es sûr de ta valeur, une remarque ne t’atteindra pas autant. Et il te sera d’ailleurs bien plus facile d’utiliser l’humour pour alléger la situation.
- J’explique en détail comment nourrir l’estime de soi dans ma conférence en ligne gratuite. Clique ici pour la visionner.
Et si la personne en face est agressive ? 👉 tu trouveras les réponses dans l’article Comment réagir face à une personne agressive ?
À toi de jouer !
Quelle est la remarque qui t’a le plus blessé dernièrement ? Comment vas-tu appliquer ces techniques pour ne plus la prendre autant à cœur ? Partage ton expérience en commentaire, ça pourra aider d’autres hypersensibles à apprendre à relativiser ! 💬😊
Conclusion
Relativiser, ce n’est pas ignorer ce que l’on ressent, ni devenir insensible aux remarques des autres. C’est apprendre à prendre du recul, à questionner ses pensées automatiques et à ajuster ses réactions pour ne plus être esclave de l’interprétation de son critique intérieur.
Tu as maintenant plusieurs clés en main : poser des questions clarificatrices, lire entre les lignes, développer ton intelligence émotionnelle, cultiver l’humour bienveillant et renforcer ton estime de toi. Ces outils ne changeront pas ta sensibilité (et heureusement !), mais ils t’aideront à la transformer en force plutôt qu’en fardeau.
Et surtout, sois bienveillant avec toi-même. Il est normal de trébucher en chemin. Chaque petit pas vers plus de sérénité est une victoire. Alors, lequel de ces conseils vas-tu mettre en pratique en premier ? 😊
Sensiblement 🧡
Lauren
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Idée lecture pour apprendre à relativiser
« Tout est foutu : Un livre sur l’espoir » de Mark Manson explore pourquoi, malgré un monde technologiquement avancé, nous sommes plus anxieux et désillusionnés que jamais.
À travers la philosophie, la psychologie et l’histoire, il démontre comment nos croyances, nos émotions et notre quête incessante du « mieux » influencent notre bien-être.
Son message clé : accepter l’incertitude et l’imperfection permet de trouver plus de paix et de sens dans nos vies. Un livre essentiel pour cesser de tout prendre à cœur, apprendre à relativiser et avancer avec plus de recul et de sérénité !
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