Tu te sens souvent prisonnier de schémas relationnels répétitifs ? Il t’arrive de critiquer, contrôler, blâmer ou d’avoir de très hautes attentes envers les autres ? Ce comportement, même inconscient, peut épuiser nos relations et nous maintenir dans des boucles émotionnelles négatives. Le triangle de Karpman est un modèle qui décrit ces trois rôles : la victime, le sauveur et le persécuteur. Chacun de ces rôles contribue à maintenir des relations déséquilibrées et non épanouissantes. Après avoir étudié les rôles de la victime et du sauveur dans deux premiers articles, nous allons voir ensemble ce qu’est le rôle du persécuteur et, surtout, comment en sortir.
Reconnaître le rôle du persécuteur
Il est parfois difficile de se rendre compte que l’on est pris dans le rôle de persécuteur dans le triangle de Karpman, car ce rôle peut souvent être déguisé sous une apparence de « protection » ou de « correction » des autres. Voici quelques signes qui peuvent indiquer que tu es pris dans ce rôle :
- Tu critiques souvent les autres ou cherches à les corriger: le persécuteur a tendance à se concentrer sur les erreurs ou les comportements des autres, en les critiquant; notamment lorsque ces derniers n’agissent pas « correctement » ou ne respectent pas ses attentes. Si tu te surprends à corriger les autres de manière répétée ou à toujours souligner ce qui ne va pas, voire à être beaucoup dans la frustration ou la colère, cela peut être un indicateur.
- Tu ressens le besoin de contrôler la situation: le persécuteur a un fort besoin de contrôle. Si tu as du mal à déléguer des tâches ou si tu ressens de la frustration quand les autres ne suivent pas exactement tes directives, tu pourrais être dans ce rôle.
- Tu blâmes ou pointes rapidement du doigt les autres lorsqu’une situation ne se passe pas comme prévu, les tenant responsables des échecs ou des erreurs.
- Tu as souvent des attentes très précises et tu peux avoir du mal à accepter que d’autres personnes aient des opinions différentes ou des approches divergentes. Cela peut se manifester par une rigidité dans la manière dont tu souhaites que les choses soient faites. « C’est comme ça qu’il faut faire, il n’y a pas d’autre manière » peut être une indication de ce rôle.
En résumé
Tu es probablement pris dans le rôle du persécuteur si tu te sens souvent frustré, critique, ou si tu cherches à contrôler les actions et comportements des autres. Prendre conscience de ces dynamiques te permettra de travailler à sortir de ce rôle et à adopter une posture plus bienveillante et respectueuse dans tes relations.
Le « persécuteur » est celui qui critique, contrôle et impose ses vues et ses idées. Comme il est frustré, il utilise souvent des reproches et des jugements pour affirmer sa position. Bien que cela lui donne une impression de pouvoir, ce rôle entraîne souvent des tensions et des conflits dans les relations.
Si tu te trouves souvent à dire aux autres ce qu’ils devraient faire ou à critiquer leurs choix, tu te places dans un rôle de persécuteur. Cela peut créer de la distance et de la frustration chez ceux qui t’entourent.
⚠️ Il peut nous arriver à tous de tomber, plus ou moins fortement et plus ou moins souvent, dans ce rôle. Il est donc plus question d’être à plus ou moins forte dose dans ce rôle que juste de l’être ou ne pas l’être du tout. Pense aux teintes de gris entre le noir et le blanc 😉
Sortir du rôle de persécuteur
Pour sortir du rôle de persécuteur, tu peux apprendre à exprimer tes frustrations avec bienveillance et respect.
👉 Plutôt que d’attaquer ou de critiquer, apprends à exprimer tes besoins et tes frustrations de manière non-violente. La Communication Non Violente (CNV) est un excellent outil pour cela : elle permet de se faire comprendre sans accuser ou blesser l’autre.
1. Prendre conscience de tes jugements et les questionner
Le premier pas pour sortir du rôle de persécuteur est de prendre conscience des jugements que tu portes sur les autres.
En général on est sur des schémas de pensées du style c’est bien ou mal. Il « faut » ou pas faire comme ceci ou comme cela. Souvent, ces jugements sont des réflexions de tes propres peurs, insécurités, conditionnements (que tu t’imposes à toi-même) ou frustrations.
Tu analyses ainsi les actions des autres à la lumière de tes propres valeurs et connaissances et tu condamnes quand l’autre n’agit pas comme toi tu le ferais.
Aussi les jugements et critiques sur l’autre vont souvent de pair avec les jugements et critiques sur soi. Quand on a de hautes attentes envers les autres ont en a aussi souvent avec soi. Donc l’exercice de moins juger est à mener à la fois sur les autres et sur soi-même.
Exemple : Quand tu te surprends à juger et critiquer, fais une pause et questionne-toi : « À quel point cette critique est-elle vraiment justifiée ? Qu’est-ce que cela révèle sur mes propres attentes ou insécurités ? Qu’est-ce que le comportement de l’autre vient toucher en moi ?«
Lire aussi : Non jugement ou comment éviter de (se) faire du mal ?
2. Exprimer tes besoins de manière non violente
Le persécuteur a souvent du mal à exprimer ses besoins sans blâmer ou critiquer les autres. Apprends à utiliser la Communication Non Violente (CNV) pour formuler tes besoins et émotions de manière respectueuse et constructive.
Surtout ne pars du principe que si l’autre te connaît (et qu’il t’apprécie / t’aime) alors il devrait savoir ce dont tu as besoin. Chacun son fonctionnement et la pire supposition qu’on puisse faire est de penser que les autres fonctionnent (ou devraient fonctionner 😁) comme nous !
Stratégie : Plutôt que de dire « Tu fais toujours tout de travers« , essaye : « Quand cette tâche n’est pas faite comme prévu, je me sens frustré parce que j’ai besoin de plus de clarté. Comment pouvons-nous nous organiser à l’avenir ?«
Aussi pour exprimer tes besoins sans blâmer les autres tu as besoin de prendre la responsabilité de tes propres émotions, nous y revenons dans l’article suivant sur la CNV.
Lire aussi : la Communication NonViolente ou CNV
Clique ICI pour télécharger ton test pour te situer sur l’échelle de l’hypersensibilité (gratuit)3. Pratiquer l’empathie active
Sortir du rôle de persécuteur demande d’apprendre à écouter l’autre sans chercher à le corriger ou à le juger. L’empathie invite à essayer de comprendre le point de vue des autres. Ce qui est d’autant plus difficile que le point de vue de l’autre est éloigné du sien. L’empathie encourage alors une attitude plus bienveillante et ouverte.
L’idée est de s’intéresser avec curiosité au monde de l’autre en projetant le moins possible son propre monde / référentiel sur ce que vit l’autre.
En effet ce n’est pas parce que nous avons certaines blessures du passé, certaines expériences, certaines façons de voir les choses que tout le monde a forcément les mêmes. Au contraire !
Stratégie : Lorsque quelqu’un parle, concentre-toi sur ce qu’il ressent ou essaie de dire, sans penser à ce que tu vas répondre ou à comment tu pourrais corriger sa manière de faire. Essaie des phrases comme : « Je comprends ce que tu ressens / si je comprends bien tu te sens…., peux-tu m’en dire plus ? » = le but étant de vraiment comprendre ce que vit l’autre, indépendamment ce que tu aurais toi-même ressenti dans une situation similaire 😉
Lire aussi : Comment vivre sereinement avec sa forte empathie ?
4. Accepter de lâcher le contrôle
Le persécuteur veut souvent tout contrôler pour éviter l’incertitude ou l’échec. Apprendre à lâcher prise, accepter que certaines choses ne sont pas sous ton contrôle, et déléguer des responsabilités est crucial pour sortir de ce rôle.
Ça demande déjà d’accepter que ce n’est pas parce qu’on le fait soi-même que ce sera parfait. Ce qui permet de se mettre moins de pression à soi-même. Et accepter que les autres ne fassent pas exactement comme nous ou aussi bien qu’on aimerait. Et c’est OK ! Ce qui permet de mettre également moins de pression aux autres. Quand ça te titille tu peux te demander : « à quel point est-ce vraiment grave que ce ne soit pas fait aussi bien que j’aimerais ? »
💡 Idée : Plutôt que de tout diriger et surveiller les autres, fais confiance à leurs compétences. Dis-toi : « Je ne peux pas tout contrôler, et je fais confiance aux autres pour prendre leurs propres décisions. Ce n’est pas grave si ce n’est pas fait exactement comme j’aurais aimé / fait.«
🌱 Astuce : imagine que tes tracas sont dans une sorte de lanterne volante comme sur l’image ci-contre. Visualises-toi lâcher la lanterne et regarder tes tracas s’en aller.
Ça n’empêche pas de mettre en place des actions pour agir sur ce qui est en ton contrôle dans le but d’améliorer les situations qui ont besoin de l’être. Ça te permet simplement de le faire avec plus de calme intérieur. Parce que tu es moins impacté par les événements.
☝️ Bien entendu c’est une petite stratégie de lâcher prise parmi d’autres. C’est généralement en cumulant plusieurs outils différents qu’on avance le plus vite dans son épanouissement personnel 😉
Lire aussi :
- Apprendre à vivre dans le présent, le pouvoir du lâcher prise
- Comment faire pour lâcher prise ?
- Dois-je lâcher le contrôle ?
- Hypersensible : ajuster ses efforts de contrôle
5. Valoriser les efforts plutôt que les résultats
C’est valable pour soi-même autant que pour les autres ! (et souvent encore plus difficile à faire pour soi que pour les autres 😁)
Le persécuteur se concentre souvent sur les erreurs ou sur ce qui ne va pas (ou pas comme il aimerait).
Apprends à remarquer et à valoriser les efforts des autres (et les tiens !!). Même si le résultat n’est pas parfait ou pas encore atteint.
En gros félicite les pas intermédiaires et encourage indépendamment du résultat.
Cela crée un climat plus positif et encourageant. Ce qui maximise les chances de réussite par la suite.
Stratégie : Au lieu de critiquer immédiatement une tâche mal faite, tu peux dire : « Je vois que tu as mis beaucoup d’efforts dans ce projet, merci pour ton engagement. Ça te dit de voir ensemble ce qu’on peut améliorer ?«
Lire aussi : Booste ta motivation : 6 astuces concrètes pour atteindre tes objectifs
Conclusion
Sortir du rôle de persécuteur dans le triangle de Karpman est une démarche essentielle pour transformer des relations tendues ou déséquilibrées en interactions plus respectueuses et enrichissantes. Ce processus ne se fait pas du jour au lendemain, mais il commence par une prise de conscience et une volonté de changer ses habitudes.
En apprenant à questionner tes jugements, à exprimer tes besoins avec bienveillance, à écouter avec empathie, à lâcher le contrôle et à valoriser les efforts, tu favorises des dynamiques relationnelles plus harmonieuses. Ces actions, bien que simples en apparence, peuvent profondément transformer non seulement tes relations avec les autres, mais aussi ton rapport à toi-même.
Rappelle-toi que chacun est responsable de son propre chemin et de ses propres choix. Tu n’as pas besoin de tout contrôler ni de toujours imposer ta vision des choses. Accepter les imperfections — celles des autres et les tiennes — est un pas vers plus de sérénité et d’équilibre.
Sortir du rôle de persécuteur, ce n’est PAS renoncer à son influence ou à son opinion, mais apprendre à la partager d’une manière constructive et respectueuse. En adoptant une posture plus bienveillante, tu peux devenir un(e) véritable allié(e) pour les autres, tout en renforçant ta propre confiance et sérénité.
RDV dans les prochains articles pour approfondir ces dynamiques relationnelles et découvrir d’autres outils pour cultiver des relations saines et épanouissantes. 🌟
Sensiblement 🧡
Lauren
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