Se parler tout seul peut rassurer… ou démolir, selon la façon dont on le fait. Peut-être que tu te parles déjà beaucoup dans ta tête, ou même à voix haute, sans vraiment faire attention aux mots que tu utilises. T’es-tu déjà demandé si ton dialogue intérieur t’aidait vraiment ou s’il t’épuisait en douce ? Dans cet article, on va explorer les erreurs les plus fréquentes, celles qui sabotent ton self-talk, pour t’aider à en faire un véritable soutien au quotidien.
Erreur 1 : Se parler tout seul avec une voix intérieure trop dure et trop critique
Quand on commence à se parler tout seul avec la délicatesse d’un marteau-piqueur, on transforme son dialogue intérieur en champ de bataille.
Ça t’est déjà arrivé ? Peut-être même que tu ne t’en rends pas forcément compte sur le moment ? Dis-toi que tu pourrais en faire une bulle de soutien.
As-tu déjà écouté la manière dont tu te parles pendant la journée ?
Beaucoup d’hypersensibles utilisent leur self-talk comme un outil… mais pas dans le bon sens. Ils se jugent, se comparent. Ils se critiquent, et s’épuisent. Pourtant ils aimeraient juste pourvoir s’aider. Ils veulent simplement faire de leur mieux, avancer, comprendre. Mais le manque d’estime peut vite faire chavirer le « méticuleux » vers du « perfectionnisme ».
Si ça te concerne également alors le problème, c’est qu’une voix intérieure dure active ton stress, renforce tes pensées négatives, et brouille ta clarté mentale. À force, tu crois que c’est normal. Tu crois que c’est “toi”. Alors que ce n’est qu’une habitude apprise.
Comment sortir du jugement permanent dans ton dialogue intérieur

Tu as peut-être grandi avec des phrases comme :
« Tu pourrais faire mieux. »
« Arrête d’être trop sensible. »
« Tu compliques tout. »
Ces mots deviennent ta bande-son mentale. Tu les répètes de façon « automatique »
As-tu remarqué comme certaines phrases reviennent encore et encore ?
Voilà le piège : ce monologue intérieur façon “coach militaire” te met plus de pression qu’il ne t’aide. Il t’empêche d’utiliser ton self-talk pour réguler tes émotions, organiser tes idées ou te concentrer.
Et comme tu es hypersensible, ces mots résonnent dix fois plus fort.
💡 Exemple concret :
Tu renverses ton café.
Ton cerveau hurle : « T’es vraiment maladroit(e) ! Tu fais tout de travers ! »
Résultat → stress, tension, perte de motivation intérieure.
👉 Astuce bienveillante :
Réponds-lui immédiatement avec une phrase courte et plus douce :
« C’est ok. Ça arrive. Je nettoie et je continue. »
C’est simple, mais ton système nerveux adore.
Ou encore au lieu de te dire : « Je suis nul », pourquoi ne pas te dire :
« Je fais de mon mieux, et je progresse. »
Simple. Concret. Réaliste.
Et ton cerveau ne bloque pas, car tu ne lui demandes pas d’être “positif à tout prix”. Tu lui offres juste un peu de douceur.
Et si tu essayais une phrase plus douce la prochaine fois que tu te sens dépassé·e ?
Lire aussi : Comment calmer son critique intérieur ?
Erreur 2 : Penser que se parler tout seul est bizarre… et te juger de le faire
Beaucoup de personnes pensent que se parler tout seul est “bizarre”. Pourtant, beaucoup le font ! En tout cas on peut vite se demander si c’est “normal”.
T’es-tu déjà surpris·e à te demander si tu étais fou/folle juste parce que tu pensais à voix haute ?
D’ailleurs, la psychologie est claire : ce comportement est un outil d’auto-réflexion, de gestion des émotions et même de bien-être psychique. Rien de pathologique ici.
Mais la honte peut vite s’installer, surtout si tu t’es déjà senti(e) observé(e).
Pourquoi se parler tout seul est un comportement normal et sain
Le monologue intérieur existe chez chacun de nous. Parfois audible, parfois mental.
Mais il devient un vrai soutien quand il aide à prendre des décisions, calmer une émotion ou retrouver la clarté mentale.
💡 Exemple concret :
Tu cherches un ingrédient au supermarché. Tu murmures :
« Ok, c’est bio, c’est local, ça respecte les animaux… mais est-ce que c’est bon ?! »
➡️ Ce n’est pas de la folie.
➡️ C’est juste de l’organisation mentale en action.
Et si tu arrêtais de t’excuser pour un comportement totalement humain ?

Sortir de la honte : comprendre ce que dit la psychologie
La prochaine fois que tu t’entends “penser à voix haute”, rappelle-toi ceci :
→ C’est une stratégie de régulation mentale, pas un problème.
→ C’est même un signe que tu analyses, t’organises, réfléchis.
→ Et cela active des zones du cerveau liées à la mémorisation et à l’attention.
👉 Astuce : Quand tu sens la honte monter, dis-toi :
« Je ne fais rien d’étrange. Je me parle pour me comprendre. »
Ensuite, respire. Et continue ta vie.
Erreur 3 : Laisser ton dialogue intérieur devenir anxiogène et stressant
Tu peux te parler tout seul, oui. Mais si ton self-talk ressemble à une alarme incendie, il devient anxiogène.
Tu t’inquiètes, anticipes, imagines le pire.
Et tu te perds dans des phrases qui activent ton stress.
As-tu déjà remarqué comment certains mots te tendent instantanément ?
Cette erreur est fréquente chez les hypersensibles, car ton cerveau ressent fort.
Mais tu peux apprendre à couper cette spirale.
Comment les mots que tu utilises activent ou calment ton stress
Les mots ont un pouvoir direct sur ton corps.
Dire « Je vais jamais y arriver » active ton stress intérieur.
Dire « Je peux y aller doucement » active ton apaisement.
💡 Exemple concret :
Tu dois envoyer un email important. Tu te dis :
« Je vais me ridiculiser… comme d’habitude. »
→ Ton stress augmente.
→ Ta clarté mentale chute.
Essaie plutôt :
« Je prends mon temps. Je fais au mieux. »
→ Ton stress baisse.
→ Ta capacité de concentration remonte.

Apprendre à calmer un monologue intérieur qui s’emballe
Quand ça s’emballe, fais une pause.
Respire.
Puis reformule la dernière phrase que tu t’es dite.
Par exemple :
« C’est foutu » → « C’est difficile, mais gérable. »
Ce n’est pas de la magie. C’est de la régulation émotionnelle.
Quelle reformulation as-tu envie d’essayer dès ce soir ?
Lire aussi : Symptômes de l’anxiété : apprends à les reconnaître pour mieux les gérer et 4 erreurs courantes et mythes sur l’anxiété
Erreur 4 : Se parler tout seul mais sans réussir à t’apaiser réellement
Parfois tu te parles tout seul, mais rien ne change.
Parce que ton dialogue intérieur n’est pas encore calibré pour t’apaiser.
Tu parles, mais tu ne te rassures pas.
Tu essaies, mais ton émotion reste intense.
As-tu déjà vécu ce moment où tu te parles… mais tu t’étouffes encore plus ?
C’est normal. Et guérissable.
Pourquoi ton self-talk ne fonctionne pas (encore !)
Si ton auto-régulation ne fonctionne pas, c’est possiblement parce que tes phrases sont trop longues ou trop exigeantes.
💡 Exemple concret :
Tu te dis :
« Ok, tout va bien, respire, calme-toi, arrête d’être stressé, c’est ridicule ! »
→ Trop d’ordres.
→ Trop de pression.
→ Ton émotion grimpe.
Essaie plutôt une phrase simple :
« Je suis safe. Une chose à la fois » ou « C’est OK de stresser, je suis capable de me calmer petit à petit »

Les bases d’un dialogue intérieur apaisant quand les émotions montent
Imagine que ton cœur accélère, que ta gorge se serre et que ton cerveau part dans tous les sens.
Tu sens que ça monte, que ça déborde, que ça t’échappe un peu.
Voici exactement ce que tu peux faire, à ce moment-là :
1️⃣ Une respiration lente
Inspire 4 secondes.
Garde l’air 2 secondes.
Expire 6 secondes.
Refais-le trois fois.
Pendant la respiration, répète doucement :
« Je ralentis. Je reviens. »
2️⃣ Une phrase courte avec un message doux
Choisis une phrase qui contient zéro pression, zéro jugement.
Exemples :
- « Une chose à la fois. »
- « Je suis en sécurité. »
- « C’est intense, mais ça va passer. »
- « Je suis là pour moi. »
Cette phase rassure le système nerveux.
Tu lui montres que tu prends les commandes avec douceur.
3️⃣ Un pas simple à faire
Ne cherche pas (de suite) la solution à ton problème.
Choisis un micro-pas, même minuscule :
- boire un verre d’eau
- envoyer un message
- ranger juste un objet
- t’asseoir 30 secondes
- marcher jusqu’à la fenêtre
Ce pas crée un mouvement.
Et c’est le mouvement qui t’aide à retrouver ton calme.
💡 Exemple concret du quotidien :
Tu reçois un message difficile. Tu sens une vague monter.
➡️ Respiration lente
➡️ Phrase douce : « Je peux digérer ça doucement. »
➡️ Un pas simple : poser ton téléphone et aller dans une autre pièce
→ Ton émotion redescend.
→ Tu récupères ton pouvoir.
C’est ce qu’on appelle un self-talk de gestion des émotions.
Et ça change tout.
Quelle phrase courte pourrais-tu choisir comme “phrase d’ancrage” ?
👉 Clique ICI pour recevoir ton test (gratuit) pour te situer sur ✨ l’échelle de l’hypersensibilité 🌱Erreur 5 : Répéter sans le savoir les critiques du passé dans ton self-talk
Ton self-talk n’est pas seulement “toi” (ou du moins une partie de toi).
Il est aussi la voix de ton passé.
De tes parents, tes profs, tes relations.
Et de toutes les critiques que tu as intégrées.
As-tu remarqué comme certaines phrases ne te ressemblent pas du tout ?
C’est moins toi qui es dur.
Que ce que tu as entendu.
Lire aussi : Comment mes croyances limitantes me font-elles souffrir ?

Détecter les phrases héritées de ton histoire personnelle
Peut-être que tu te dis :
« Tu exagères. »
« Tu compliques tout. »
« Tu es trop sensible. »
Ces phrases ne viennent pas de toi.
Elles viennent d’un autre.
D’un passé.
D’une douleur.
Du coup tu t’excuses trop.
Tu te juges trop.
C’est le symptôme d’une auto-critique héritée.
Lire aussi : Pourquoi se justifier revient à se faire du mal et comment arrêter ?
Reprogrammer un discours intérieur transmis (pas choisi)
Quand tu entends l’une de ces phrases, tu peux répondre mentalement :
« Ce n’est pas ma voix. Ce n’est pas moi. »
Ensuite, reformule.
Crée une phrase nouvelle.
Authentique.
Plus douce.
Quelle phrase entendue autrefois pourrais-tu réécrire aujourd’hui à ta manière ?
Erreur 6 : Utiliser ton self-talk pour te mettre trop de pression
Parfois on peut se parler tout seul dans l’espoir de s’aider…
… mais en réalité, on se met la pression !
Par exemple tu t’ordonnes d’agir ou tu t’exiges de réussir.
As-tu déjà remarqué comme tu te parles plus sévèrement que tu ne parles aux autres ?
C’est un signe de perfectionnisme. Et c’est directement lié à un déficit d’estime de soi.
Self-talk et perfectionnisme : le lien caché
Le perfectionnisme aime se cacher derrière des phrases “motivantes” comme :
« Allez bouge-toi ! »
« Est-ce que tu vas encore traîner longtemps ? »
« Tu ne vas quand même pas te planter là dessus ! »
« Il faut que je me dépêche de finir »
Ces mots activent ton stress et remplacent l’envie de bien faire par la peur de mal faire.
Lire aussi : Vaincre ses peurs pour s’ouvrir au monde avec bienveillance

Comment passer de la pression à la motivation intérieure
Remplace la pression par la progression.
💡 Exemple concret :
Au lieu de dire :
« Il faut que je finisse tout ! »
Dis plutôt :
« Je commence par une étape. »
Tu n’es pas paresseux.
Juste sensible.
Et ton rythme mérite du respect.
Quelle pression pourrais-tu alléger dès aujourd’hui ?
Lire aussi : Comment vaincre la peur qui t’empêche d’atteindre ton plein potentiel ?
Lire aussi : Booste ta motivation : 6 astuces concrètes pour atteindre tes objectifs
Erreur 7 : Confondre intuition, anxiété et pensées critiques quand tu te parles tout seul
C’est l’une des erreurs les plus fréquentes.
Tu crois écouter ton intuition.
Mais en réalité, tu entends ton anxiété.
Ou tes croyances.
Ou ta peur.
T’est-il déjà arrivé de croire qu’une pensée était “intuitive”… puis de regretter la décision prise ?
L’hypersensibilité amplifie ça.

Apprendre à reconnaître la vraie intuition
L’intuition est calme.
Stable.
Courte.
Elle ne répète pas dix fois la même phrase.
Elle ne panique pas.
L’anxiété, elle, parle fort.
Répète.
Anticipe le pire.
C’est une pluie, pas une boussole.
Quand la sur-réflexion épuise ton cerveau
La sur-réflexion active le mental au point d’épuiser ton énergie.
Tu veux analyser.
Contrôler.
Comprendre tout.
💡 Exemple concret :
Tu écris un message.
Tu le réécris.
Puis encore.
Puis encore.
Ton cerveau tourne en boucle.
Ton monologue intérieur devient un labyrinthe.
👉 Astuce :
Dis-toi :
« Une seule lecture. J’envoie. Je vais gérer la suite. »
C’est libérateur.
Combien d’énergie pourrais-tu économiser en simplifiant tes décisions ?
Lire aussi : Hypersensible : ajuster ses efforts de contrôle
Lire aussi : Prise de décision en toute confiance : un défi pour les hypersensibles
Erreur 8 : Vouloir penser positif à tout prix… et culpabiliser de ne pas y arriver
Tu veux “penser positif”.
Tu veux “attirer le bon”.
Mais parfois, ce discours devient toxique.
As-tu déjà essayé d’être positif… et tu t’es senti encore plus mal ?
Ce n’est pas ta faute.
C’est ce qu’on appelle le “positivisme forcé”.
Pourquoi le positivisme forcé te déconnecte de tes émotions
Les émotions ne disparaissent pas parce que tu répètes une phrase jolie.
Elles ont besoin d’être vues.
Accueillies.
Écoutées.
Quand tu te forces à être positif, tu nies ton ressenti.
Tu le bloques.
Et il revient plus fort !
Comment sortir de la culpabilité et avancer vraiment
Tu peux remplacer le positivisme par l’auto-compassion.
Une phrase comme « C’est dur. Mais je m’accompagne. » apaise ton système nerveux et renforce ton courage.
💡 Exemple concret :
Tu te sens triste.
Au lieu de dire :
« Allez sois positif ! »
Tu peux te dire :
« Je suis triste, et je me respecte. De quoi ai-je besoin là maintenant ? »
Que se passerait-il si tu t’autorisais à ressentir… au lieu de te forcer ?
Lire aussi : Je suis très négatif, c’est grave docteur ?
Conclusion
Se parler tout seul peut devenir un véritable pilier intérieur… à condition de sortir des pièges qui t’empêchent d’en faire un allié. Tu l’as vu : en adoucissant ta voix intérieure, en repérant les phrases héritées du passé, en cessant de te juger et en accueillant tes émotions plutôt que de les fuir, tu peux transformer ton self-talk en un soutien réel. Rien n’est figé. Tu peux apprendre, ajuster, réessayer, et chaque petit pas compte.
Quelle erreur as-tu reconnue chez toi… et laquelle veux-tu commencer à transformer dès aujourd’hui ?
Je serai ravie de te lire en commentaire ✨
Sensiblement 🧡
Lauren
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